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5 avril 2019: "La guerre selon Michel Foucault"

5 avril 2019:

Soutenance de la thèse de Valentina Antoniol (LIER-FYT & Université de Bologne) intitulée "Généalogies en guerre. Foucault critique de Schmitt".


Bologne (Italie). 6 Via dei Bersaglieri. Dipartimento di Scienze Politiche e Sociali. Aula Romei - 5 avril 2019 - 9h30-12h.

Membres du jury: Adalgiso Amendola (Università degli Studi di Salerno) - Giovanni Giorgini (Università di Bologna, co-directeur de la thèse) - Ninon Grangé (Université Paris 8) - Ottavio Marzocca (Università degli Studi di Bari Aldo Moro) - Paolo Napoli (EHESS, co-directeur de la thèse) - Philippe Sabot (Université de Lille).


Résumé : Notre actualité nous interroge sur la compréhension de la guerre et sur le statut de ses relations avec la politique. Cette thèse d'études politiques, préparée dans la cadre d’une cotutelle entre l’EHESS et l’Università di Bologna sous la codirection de Paolo Napoli et de Giovanni Giorgini, examine cette question et elle le fait à partir des réflexions de Michel Foucault sur le sujet. En nous appuyant sur les manuscrits inédits du philosophe, conservés dans les archives du "Fonds Foucault" à la Bibliothèque nationale de France, nous montrons que les analyses foucaldiennes sur ce thème, qui n'ont pas toujours reçu la juste attention, jouent en réalité un rôle déterminant dans l’œuvre de l'auteur. À partir de cette première investigation l’on a développé un deuxième parcours de recherche, lié au précédent : les réflexions de Foucault sont mises en relation avec celles de Carl Schmitt – une comparaison entre deux différentes généalogies qui a rarement été établie, sur laquelle la littérature critique reste encore très modeste aujourd'hui. Compte tenu des matériaux non encore publiés, nous montrons que le modèle polémocritique foucaldien se construit sur la base de certaines proximités théoriques importantes autour de la formulation schmittienne de la théorie du politique et se développe comme une critique radicale de celle-ci. Penser Foucault comme critique de Schmitt se révèle non seulement décisif pour comprendre la pensée du philosophe français, mais fondamental aussi pour enquêter l’actualité de ces deux auteurs par rapport à la question de la guerre. C’est finalement ce sujet qui traverse tout au long ce travail.

Mots clés : Foucault - Schmitt - Guerre - Guerre civile - Histoire - Généalogie - Modernité - Souveraineté - Biopolitique - Ennemi - Polémologie.

En savoir plus sur Valentina Antoniol.





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Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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