Les dossiers du LIER-FYT |

06. Sur le dialogue entre psychanalyse et sciences sociales

Nécessairement insatisfaites par l’idée selon laquelle les acteurs ont toujours une conscience claire et distincte du sens de leurs actes et qu’ils n’ignorent rien des forces qui les font agir, les sciences sociales ne sauraient se passer du concept d’inconscient. Il leur revient toutefois de définir ce qu'un tel concept doit signifier pour elles. C’est pourquoi, s'il importe que ces sciences approfondissent leur dialogue avec la psychanalyse, il est également essentiel qu'elles sachent saisir leur écart avec cette dernière. Il s’agit, d’une part, d’ouvrir la possibilité de "reconvertir" en sciences sociales des schèmes issus de la psychanalyse – plutôt que de les appliquer directement et mécaniquement. Il s’agit, d’autre part, d’historiciser la psychanalyse, aussi bien que les maladies qu’elle diagnostique, en les rapportant au type de société et d’organisation sociale qui les a vus naître.

Articles et chapitres

Pierre-Henri Castel, "Comment l'inconscient est devenu sexuel", in P.-H. Castel, dir., Freud. Le moi contre sa sexualité, Paris, PUF, coll. "Débats philosophiques", 2002, p. 11-45.

Pierre-Henri Castel, "Histoire de la psychologie en France (XIXe-XXe siècles)", Revue d'histoire des Sciences Humaines, n°16, 2007, p. 195-199. Disponible ici.

Pierre-Henri Castel, "Explication motivationnelle et explication fonctionnelle", in Françoise Parot, dir., Les fonctions en psychologie. Enjeux et débats, Paris, Mardaga, 2008, p. 221-241.

Pierre-Henri Castel, "Folie et responsabilité (Contrepoint philosophique à Moi, Pierre Rivière...)", in Marlène Jouan & Sandra Laugier, Comment penser l'autonomie? Entre compétences et dépendances, Paris, PUF, coll. "Ethique et philosophie morale", 2009, p. 41-74.

Cyril Lemieux, "Du pluralisme des régimes d’action à la question de l’inconscient : déplacements", in Marc Brévigliéri, Claudette Lafaye & Danny Trom, dir., Compétences critiques et sens de la justice, Paris, Economica, coll. "Etudes sociologiques", 2009, p. 69-80.

Cyril Lemieux, "Subversif inconscient", in Cyril Lemieux, Le devoir et la grâce, Paris, Economica, coll. "Etudes sociologiques", 2009, p. 155-176.

Bruno Karsenti, "Reconnaissance et identification. Remarques freudiennes", in Julia Christ & Florian Nicodème, dir., L’injustice sociale. Quelles voies pour la critique ?, Paris, PUF, 2013, p. 149-166.

Cyril Lemieux, "Philosophie, psychanalyse, sociologie. Un autre regard sur les origines de la politique moderne", Annales HSS, 1, 2014, p. 169-183. Disponible ici.

Bruno Karsenti, "Le totémisme et sa trace. Comment la psychanalyse pense l’histoire", Archives de philosophie, vol. 78, n°4, 2015, p.679-704. Disponible ici.

Francis Zimmermann, "Une écriture de soi dans le roman", in Françoise Abel, Mireille Delbraccio & Maryse Petit, dir., Ecriture(s) et psychanalyse : quels récits ?, Paris, Hermann, 2015, p. 221–230.

Bruno Karsenti, "Sociology, psychoanalysis and the modern subject", Philosophy, Psychatry and Psychology, vol. 21, n°4, Johns Hopkins University Press, 2015, p.343-348.

Emmanuel Saint-Fuscien & Jacqueline Carroy, "La part du rêve : Freinet, psychanalyse et guerre scolaire (1928-1933)", Cahiers Jean Jaurès, n°221, 2016, p. 85-108. Téléchargeable ci-dessous.

Pierre-Henri Castel, "Algunas gotas de logica en la niebla de las depresiones", Revista Colombiana de psiquatria, vol. 45, n°2, 2016, p.137-144.

Pierre-Henri Castel, "La folie, une construction sociale ?", in Jean-François Marmion, dir., Troubles mentaux et psychothérapies, Editions Sciences humaines, coll. "Petite bibliothèque", 2016, p. 16-19.

Pierre-Henri Castel, "Anthropologie et psychopathologie antillaises", Cargo. Revue internationale d'anthropologie culturelle et sociale, hors-série "L'œuvre de Francis Affergan. Une anthropologie des traverses", 2016, p.23-29. Disponible ici.

Riccardo Fanciullacci, "La generazione della libertà femminile e la tessitura dell'universale. Il pensiero della differenza sessuale con Lacan, oltre Lacan", in C. Vigna (a cura di), Differenza di genere e differenza sessuale. Un problema di etica di frontiera, Napoli-Salerno, Orthotes, 2017, p. 47-102.

Pierre-Henri Castel, "La psychanalyse, la culture, et le Mal qui vient", Revue française de psychanalyse, vol. 81, n°2, 2017, p. 327-337.

Pierre-Henri Castel, "Le cas de la dépression", in Jean-Jacques Courtine, dir.,, Histoire des émotions, Tome 3:  De la fin du XIXe siècle à nos jours, Seuil, Paris, 2017, p. 326-342.

Pierre-Henri Castel, "Guilty cognitions, faulty brains. Obsessive-compulsive disorders in the age of the condition-of-autonomy", in A. Gessert, ed., Obsessional Neurosis: Lacanian Perspectives, Londres & New York, Routledge, 2018, p. 1-33.

 

Bruno Karsenti, "Une lecture maussienne de Totem et Tabou est-elle possible ?", in Antoine Compagnon & Céline Surprenant, dir., Freud au Collège de France, OpenEditons Books, 2018. Disponible ici.

 

Bruno Karsenti, "Quelques remarques sur la circoncision dans le Moïse de Freud", in Danielle Cohen-Levinas & Jacques Ehrenfreund, dir., Circonscion. Actualités d’une pratique immémoriale, Paris, Hermann, 2018, p. 155-162.

 

Riccardo Fanciullacci, "La svolta politica della psicoanalisi lacaniana", Etica & Politica / Ethics & Politics, vol. 20, n°3, 2018, p. 631-701. Disponible ici.

Pierre-Henri Castel, "Le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt", Revue française de psychanalyse, vol. 82, n°4, 2018, p. 865-875.

Pierre-Henri Castel, "Psychanalyse et épistémologie : comment s'extraire de l'impasse actuelle ?", InAnalysis, vol. 2, n°2, 2018, p. 100-105. Disponible ici.

 

Livres

Pierre-Henri Castel, dir., Freud. Le moi contre sa sexualité, Paris, PUF, coll. "Débats philosophiques", 2002. Voir ici.

Pierre-Henri Castel, À quoi résiste la psychanalyse ?, Paris, PUF, coll. "Science, histoire et société", 2006. Voir ici.

Pierre-Henri Castel, La fin des coupables, Paris, Ithaque, 2012. Voir ici.

Pierre-Henri Castel, Pervers, analyse d'un concept, Paris, Ithaque, 2014. Voir ici.

Bruno Karsenti, Moïse et l'idée de peuple. La vérité historique selon Freud, Paris, Le Cerf, 2012. Voir ici.

Theodor W. Adorno, Le conflit des sociologies. Théorie critique et sciences sociales, Paris, Payot (Critique de la politique), 2016. Traduit de l'allemand par Julia Christ, Jacques-Olivier Bégot et Pierre Arnoux. Voir ici.

Pierre-Henri Castel, Le cas Paramord. Obsession et contrainte psychique aujourd'hui, Paris, Ithaque, 2016. Voir ici.

 

Archives vidéo et sonores

 

"La névrose obsessionnelle au XXe siècle": dialogue entre Pierre-Henri Castel et Bruno Karsenti,  à la maison des Métallos, en décembre 2012. Voir la vidéo.

Pierre-Henri Castel présente son ouvrage La fin des coupables, décembre 2012. Voir la vidéo.

"De l'autonomie-aspiration à l'autonomie-condition: quelques enjeux pour la santé mentale", intervention de Pierre-Henri Castel au colloque des Héliotropes, décembre 2015. Voir la vidéo.

"Totémisme et animisme : une lecture maussienne de Totem et tabou est-elle possible?", intervention de Bruno Karsenti au Collège de France, juin 2016. Voir la vidéo.

Présentation et discussion autour de l'ouvrage Le cas Paramord de Pierre-Henri Castel, par les psychnalystes Laurence Kahn, Guy Le Gaufer et Jean-Jacques Tyszler, en décembre 2016. Voir la vidéo.

"Sex Change, Gender Change, Self-Change?", intervention de Pierre-Henri Castel au colloque "Contextualizing the Self: Creating and Recreating the First Person", université de Tel Aviv, décembre 2018. Voir la vidéo.

"Invariants et transformations dans la cure psychanalytique des enfants", intervention de Pierre-Henri Castel à l'université de Lorraine, mars 2019. Voir la vidéo.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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