Les dossiers du LIER-FYT |

02. Sur l'écologie politique

Les relations de l’homme et de son organisation sociale au milieu naturel ont longtemps été étudiées dans le cadre d’une opposition entre nature et société. Mais la crise écologique invite à questionner ce partage, et à revenir sur ses conséquences pratiques. On se trouve dès lors conduit à interroger certains des postulats que les sciences sociales ont jusqu'à présent privilégiés mais aussi à enquêter sur la compatibilité entre l'écologie en tant que projet politique et les principales idéologies qui structurent la modernité.

Articles et chapitres

Danny Trom, "Le Parler Vert : réflexion sur les structures discursives de l'idéologie écologiste", Politix. Revue des sciences sociales du politique, n°9, 1990, p. 44-52. Disponible ici.

Danny Trom, "De la réfutation de l'effet NIMBY considérée comme une pratique militante. Notes pour une approche pragmatique de l'activité revendicative", Revue française de science politique, 49, 1999, p. 31-50. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "De l'écologie à l'écologisme de Marx", Tracés, 22, 2012, p.153-165. Disponible ici.

Pierre Charbonnier,"La nature est-elle un fait social comme les autres?", Cahiers Philosophiques, 132, 2013, p. 75-95. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "Le rendement et le butin : regard écologique sur l’histoire du capitalisme", Actuel Marx, Avril 2013, n°53, pp. 92-105. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "La pensée écologique comme héritage problématique du rationalisme. La définition sociologique du sacré et ses conséquences", dans Bérengère Hurand et Catherine Larrère (dir.), Y a-t-il du sacré dans la nature ?, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014.

Pierre Charbonnier, "L’ecologia come teoria sociale. La solidarietà socio-ambientale e le sue conseguenze teoriche", Iride, vol. XXVI, n°68, 2013, pp. 357-374.

Michele Spano, "Who is the Subject of the Commons for Future Generations? An Essay in Genealogy", in S. Bailey, G. Farrell and U. Mattei, (eds.), Protecting Future Generations through the Commons, Council of Europe Publishing, Strasbourg, 2013.

Cédric Moreau de Bellaing, José-Frédéric Deroubaix & Bernard de Gouvello, «"Territorialisation et sens politique des incitations financières à la récupération et à l’utilisation de l’eau de pluie", Territoires et mouvements, n° 25-26, 2015. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "L’ambition démocratique à l’âge de l’anthropocène". Esprit, Décembre 2015, p. 34‑45. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "Le socialisme est-il une politique de la nature ? Une lecture écologique de Karl Polanyi", Incidence, n°11, 2015, p. 183‑204.

Pierre Charbonnier, "Jacques Ellul ou l’écologie contre la modernité", Ecologie & Politique, vol. 50, no 1, 2015. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "Prendre les animaux au sérieux: de l’animal politique à la politique des animaux",Tracés, HS, 2015, pp.167-86. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "Constructivisme et urgence environnementale". Recension de F. Neyrat, La part inconstructible de la terre. Critique du géo-constructivisme. Seuil, 2016. Dans La vie des idées. Disponible ici.

Pierre Charbonnier, "Por una filosofía política de las desigualdades ecológicas. Leer El ecologismo de los pobres hoy", Conceptos historicos, n°4, vol. 3, 2017. Disponible ici.

"Redécouvrir la terre" : dialogue entre Pierre Charbonnier, Bruno Latour & Baptiste Morizot, in Tracés, n°33, 2017, p. 227-252. Disponible ici.

Bruno Karsenti, "Ecologie politique et politique moderne", Annales. Histoire, Sciences Sociales, 72 (2), 2017, p. 353-378.

Pierre Charbonnier, "Généalogie de l'anthropocène. La fin du risque et des limites", Annales. Histoire, Sciences Sociales, 72 (2), 2017,  p. 301-328.

Cyril Lemieux, "Paradoxe de la modernisation. Le productivisme agricole et ses critiques (Bretagne, années 1990-2010)", Politix. Revue des sciences sociales du politique, XXXI (123), 2018, p. 115-144. Téléchargeable ci-dessous.

Livres et numéros de revue

Cyril Lemieux, Nicolas Dodier & Pierre-Benoît Joly, "La question animale", Politix. Revue des sciences sociales du politique, 64, 2003. Voir ici.

Philippe Descola & Pierre Charbonnier, La composition des mondes. Entretiens avec Pierre Charbonnier, Paris, Flammarion, 2014. Réédition poche en 2017. Voir ici.

David Samson & Pauline Milon, dir., Révolution juridique, révolution scientifique. Vers une fondamentalisation du droit de l’environnement ?, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. "Droit(s) de l'environnement", 2014. Voir ici.

Pierre Charbonnier, La fin d'un grand partage. Nature et société de Durkheim à Descola, CNRS éd., 2015. Voir ici.

Pierre Charbonnier, Romain Garcier & Camille Rivière, "Revenir à la terre ?", Tracés, n°33, 2017. Voir ici.

Bruno Karsenti & Cyril Lemieux, Socialisme et sociologie, Paris, Editions de l'EHESS, 2017. Voir ici.

Pierre-Henri Castel, Le Mal qui vient. Essai hâtif sur la fin des temps, Paris, Cerf, 2018. Voir ici.

Pierre Charbonnier, Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, Paris, La Découverte, 2020. Voir ici.

Archives vidéo et sonores

"Généalogie de l'anthropocène": intervention de Pierre Charbonnier au colloque "Comment penser l'Anthropocène ?", au Collège de France, novembre 2015. Voir la vidéo.

"A qui appartient la terre? Subsistance, propriété et justice dans les sociétés modernes": intervention de Pierre Charbonnier aux journées "Les relations homme-nature dans la transition agroécologique", Ecole Supagro de Montpellier, novembre 2017. Voir la vidéo.

"L'anthropocène et la nouvelle crise de l'universel. Quand le monde se retourne contre la modernité": intervention de Pierre Charbonnier lors de la journée d'étude "De l’anthropocène au plantationocène : racialisation et politiques de la nature", université Paris Diderot, mars 2018. Voir la vidéo.

"Instituer le commun. Les biens communs et l'expérience communale entre droit public et droit privé": intervention de Michele Spanò, au Collège de France, mai 2018. Voir la vidéo.

"Climat: faut-il vraiment parler d’'effondrement'?": dialogue entre Pierre Charbonnier et Corinne Morel Darleux sur le site de Mediapart, décembre 2018. Voir la vidéo.

"L'effondrement, de quoi parle-t-on ?", table-ronde dans le cadre des "ateliers de la prospective" d'Europe Ecologie Les Verts, avec la participation de Pierre Charbonnier, janvier 2019. Voir la vidéo.

"Vers un gouvernement de la nature?": table-ronde animée par Pierre Charbonnier au festival de sciences sociales "Allez savoir!", Marseille, septembre 2019. Voir la vidéo.

Pierre Charbonnier invité à l'émission "Matières à penser" sur France-Culture à propos de son ouvrage Abondance et liberté, novembre 2019. Ecouter l'archive audio.

Pierre Charbonnier invité aux "Matins de France-Culture" à propos de son ouvrage Abondance et liberté, janvier 2020. Ecouter l'archive vidéo.

Cyril Lemieux, Richard Fillon & Camille Bonnemazou, "Paradoxe de la critique. L'élevage porcin en Bretagne à l'épreuve de ses détracteurs", documentaire de 65 mn, ESCOM-FMSH, mars 2007. Voir le film.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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