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Collection Études sociologiques
Depuis une quinzaine d'années la sociologie a connu en France d'importantes transformations. Celles-ci sont largement redevables de l'ample processus d'hybridation disciplinaire que connaissent les sciences sociales ainsi que d'une revitalisation du dialogue entre sociologie, épistémologie des sciences sociales et philosophie. Manifestant une créativité inédite, des travaux, trop souvent dispersés, ont ainsi peu à peu profondément renouvelé l'approche des objets de la sociologie, ses méthodes et l'horizon de sa scientificité. La collection "Études sociologiques", créée en 2003 aux éditions Economica, est conçue comme un lieu d'exposition de cette inventivité conceptuelle et comme un espace de mise à l'épreuve empirique de sa pertinence. Elle s'efforce également, à travers des traductions inédites, de donner accès au public francophone à certains ouvrages étrangers importants propres à inspirer une relance de la réflexion sociologique contemporaine.
La collection est dirigée par Danny Trom et Jean-Philippe Heurtin, respectivement membre et membre associé du LIER.
Parutions 2016
Chorégraphier la générosité
Le Téléthon, le don, la critique
Economica
Dominique Cardon , Jean-Philippe HeurtinParutions 2015
La science politique des modernes
Durkheim, la sociologie et le projet d'autonomie
Economica
Francesco CallegaroParutions 2013
La mise au travail des clients
Économica
Guillaume TiffonComment se conduire dans les lieux publics
Notes sur l'organisation sociale des rassemblements
Économica
Erving GoffmanL'intermittence au travail
Une sociologie des marchés de la pige et de l'art dramatique
Économica
Olivier PilmisParutions 2011
Ce que travailler veut dire
Une sociologie des capacités et des parcours professionnels
Économica
Bénédicte ZimmermannParutions 2010
La société civile dans les cités
Engagement associatif et politisation des associations de quartier
Économica
Camille HamidiCatégorisation et ordre moral
Économica
Lena JayyusiL’évitement du politique
Comment les américains produisent l’apathie dans la vie quotidienne
Économica
Nina EliasophParutions 2009
Compétences critiques et sens de la justice. Colloque de Cerisy
Économica
Danny Trom , Marc Breviglieri , Claudette Lafaye (ed.)La culture des problèmes publics
L’alcool au volant : la production d’un ordre symbolique
Économica
Joseph R. GusfieldParutions 2008
La vraisemblance du péril. Risque sectaire et implantation immobilière (France, Etats-Unis)
Économica
Arnaud BlanchardParutions 2007
Itinéraires d’un pragmatiste. Autour d’Isaac Joseph
L’athlète moral et l’enquêteur modeste
Parutions 2006
La société en personnes
Les moments de la confiance. Connaissance, affects et engagements
Parutions 2005
Les sens sociaux. Trois essais de sociologie cognitive
Parutions 2004
Parutions 2003
Le fait religieux. Une théorie de la religion ordinaire
Les marchands de l’aube
Ethnographie et théorie du commerce aux Puces de Saint-Ouen
Économica
Hervé Sciardet
Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR
Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.
Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.
Pour ces raisons,
1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.
2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.
3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).
Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).
LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris
Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici