Les dossiers du LIER-FYT |

03. Sur la légitimité de la violence

Violences de guerre, meurtres de masse, violences policières, attentats terroristes, violences domestiques, violences faites aux animaux: autant de phénomènes parfois décrits comme "irrationnels". Et si l'effort des sciences sociales pour les rendre inteligibles passait d'abord par le fait de les restituer dans leur normativité? S'ouvre alors la question de leur justification aux yeux des acteurs eux-mêmes et des processus sociaux par lequels certains usages de la violence en viennent à être délégitimés au sein d'un groupe ou d'une société.

Articles et chapitres

Catherine Rémy, "Une mise à mort industrielle 'humaine' ? L'abattoir ou l'impossible objectivation des animaux", Politix. Revue des sciences sociales du politique, 64, 2003, p. 51-73. Disponible ici.

Catherine Rémy, "L'espace de la mise à mort de l'animal. Ethnographie d'un abattoir", Espaces et sociétés, n°118, 2004, p. 223-249. Disponible ici.

Dominique Lnhardt & Céric Moreau de Bellaing, "Légitime violence ? Enquêtes sur la réalité de l’État démocratique", Revue Française de Science Politique, vol. 55, n° 2, 2005, p. 269-298. Disponible ici.

Catherine Rémy, "L'animal cobaye: un corps sans intériorité? Un regard ethnographique sur l'expérimentation animale", Journal des anthropologues, n°112-113, 2008, p. 367-384. Disponible ici.

Emmanuel Saint-Fuscien, "'Forcer l'obéissance' : intentions, formes et effets d'une pratique militaire dans l'activité combattante de la Grande Guerre", in André Loez, Nicolas Mariot, dir., Obéir/désobéir. Les mutineries de 1917 en perspective, Paris, La Découverte, 2008, p. 32-46. Téléchargeable ci-dessous.

Danny Trom, note critique sur l'ouvrage de Harald Welzer, Les exécuteurs : des hommes normaux aux meurtriers de masse (Paris, Gallimard, 2008), dans Critique internationale, n°42, 2009, p. 175-180. Disponible ici.

Cédric Moreau de Bellaing,  "Violences illégitimes et publicité de l’action policière. Une sociologie des déviances policières", Politix. Revue des sciences sociales du politique, n° 87, 2009, p. 119-141. Disponible ici.

Cédric Moreau de Bellaing,  "Comment la violence vient aux policiers. École de police et enseignement de la violence légitime", Genèses, n° 75, 2009, p. 24-44. Disponible ici.

Emmanuel Saint-Fuscien, "Pourquoi obéit-on ? Discipline et liens hiérarchiques dans l’armée française de la Première Guerre mondiale", Genèses, n° 75, 2009, p. 4-23. Disponible ici.

Catherine Rémy, "Tuer sans émotion? Réflexions sur la mise à mort des animaux à l'abattoir", Critique, 747-748, 2009, p. 691-701.

Cédric Moreau de Bellaing, "L’électricité adoucit-elle les mœurs? Le taser dans la vie démocratique" in Olivier Thiery & Sophie Houdart, dir., Penser la société et les sciences sociales à l’épreuve des non-humains, Paris, La Découverte, 2011. Téléchargeable ci-dessous.

Cédric Moreau de Bellaing, "Enquêter sur la violence légitime", La Vie des idées, 21 mars 2011. Disponible ici.

Dominique Linhardt, "Des armes qui parlent et des mots qui tuent. La violence d'un conflit public", in D. CefaÏ, C. Terzi, dir., L'expérience des problèmes publics, Paris, Editions de l'EHESS, coll. "Raisons pratiques", 2012.

Emmanuel Saint-Fuscien, "Énoncer, menacer, montrer : retour sur les exécutions 'pour l’exemple' dans les pratiques de commandement de l’armée française de 14-18",  Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 252, 2013, p. 47-60. Disponible ici.

Dominique Linhardt & Cédric Moreau de Bellaing, "Ni guerre, ni paix. Dislocations de l'ordre politique et décantonnements de la guerre", Politix. Revue des sciences sociales du politique, n°104, 2013, p. 7-23. Disponible ici.

"Première Guerre mondiale: la hiérarchie sociale au front": débat entre Emmanuel Saint-Fuscien et Nicolas Mariot, sur slate.fr, juillet 2014. Disponible ici.

Dominique Linhardt, & Cédric Moreau de Bellaing, "La doctrine du droit pénal de l’ennemi et les (nouveaux) nouages de la violence et du droit", Jurisprudence, 2015, p. 35-50.

Emmanuel Saint-Fuscien, "Entre guerre et paix. La décennie décisive de la justice militaire française (1906-1916)", Mil Neuf Cent, n°33, 2015, p. 15-30. Téléchargeable ci-dessous.

Cédric Moreau de Bellaing, "Violences policières, au-delà du droit ?", Sciences humaines, n°279, 2016. Disponible ici.

Dominique Linhardt, & Cédric Moreau de Bellaing, "Ce que le terrorisme et l’antiterrorisme font au droit pénal. Une lecture sociologique", in Julie Alix & Olivier Cahn (dir.), L’hypothèse de la guerre contre le terrorisme. Implications juridiques, Paris, Dalloz, 2017.

Dominique Linhardt & Cédric Moreau de Bellaing, "La doctrine du droit pénal de l’ennemi et l’idée de l’antiterrorisme. Genèse et circulation d’une entreprise de dogmatique juridique", Droit et société, n° 97, 2017, p. 615‑40. Disponible ici.

Dominique Linhardt, "La guerre contre le terrorisme n’aura pas lieu", in Julie Alix & Olivier Cahn (dir.), L’hypothèse de la guerre contre le terrorisme. Implications juridiques, Paris, Dalloz, 2017.

Dominique Linhardt, "Collins fait de la violence un effet des situations", in C. Lemieux et alii, Pour les sciences sociales. 101 livres, Paris, Editions de l’EHESS, 2017, p. 293-295.

Cédric Moreau de Bellaing, "Dewerpe autopsie la violence d’État", in C. Lemieux et alii, Pour les sciences sociales. 101 livres, Paris, Editions de l’EHESS, 2017, p. 287-289.

Sebastian Pereyra & Pablo Seman, "Los saqueos de diciembre de 2013. Violencia, protesta, desigualdad social", in Gabriel Di Meglio & Sergio Serulnikov, eds, La larga historia de los saqueos en la argentina de la independencia a nuestros días, Buenos Aires, Siglo XXI Editores, 2017, p. 247-272. Téléchargeable ci-dessous.

Emmanuel Saint-Fuscien, "La force de tenir : frères d’armes, sociabilités combattantes et groupes primaires", in B. Cabanes (dir.) Une histoire de la Guerre du 19e siècle à nos jours, Paris, Seuil, 2018, p. 380-396. Téléchargeable ci-dessous.

Dominique Linhardt, "Un monopole sous tension : les deux visages de la violence d'État". Politika. Mai 2019. Disponible ici.

Dominique Linhardt & Cédric Moreau de Bellaing, "The “Enemization” of Criminal Law? An Inquiry into the Sociology of a Legal Doctrine and its Political and Moral Underpinnings", International Political Sociology, 13 (4), 2019, p. 447‑463. Disponible ici.


Livres et numéros de revue

Catherine Rémy, La fin des bêtes. Une ethnographie de la mise à mort des animaux, Paris, Economica, 2009. Voir ici.

Emmanuel Saint-Fuscien, À vos ordres ? La relation d’autorité dans l’armée  française de la Grande Guerre,  Paris, Editions de l’EHESS, 2011. Voir ici.

Dominique Linhardt & Cédric Moreau de Bellaing, "Ni guerre, ni paix", Politix. Revue des sciences sociales du politique, n°104, 2013. Voir ici.

Cédric Moreau de Bellaing, Force publique. Une sociologie de l’institution policière, Paris, Économica, 2015. Voir ici.

 

Archives vidéo et sonores

"Terrorisme et société": intervention de Dominique Linhardt dans le cours public "La criminologie au 21e siècle", à l'université de Rennes 2, décembre 2006. Voir la vidéo.

"La police dans l'Etat de droit": intervention de Cédric Moreau de Bellaing dans le séminaire "Mais que fait la police?", Université de Montréal, novembre 2012. Voir la vidéo.

"Pourquoi les soldats de la Grande guerre ont-ils tenu?": intervention d'd'Emmanuel Saint-Fuscien aux "Rendez-vous de l'histoire", à Blois, octobre 2013. Voir la vidéo.

"1914-1918: les soldats ont-ils accepté l'effort de guerre?": table-ronde dans le cycle de conférences "Quelle connerie la guerre!" organisé par le Forum des images, avec, pour le LIER-FYT, la participation d'Emannuel Saint-Fuscien, septembre 2014. Voir la vidéo.

Présentation d'Emmanuel Saint-Fuscien de son ouvrage "A vos ordres?" au cinéma Jean Renoir de Martigues, octobre 2014. Voir la vidéo.

"Guerre 14-18: pourquoi obéissaient-ils?": intervention d'Emmanuel Saint-Fuscien à l'université populaire d'Arcueil, novembre 2014. Ecouter l'archive audio.

Intervention de Cédric Moreau de Bellaing devant la commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale sur "le maintien de l'ordre", janvier 2015. Voir la vidéo.

"Sécurité nationale et libertés publiques", table-ronde dans le cycle de conférences "Après janvier 2015" organisé par l'EHESS, avec, pour le LIER-FYT, la participation de Dominique Linhardt et d'Alexandre Rios-Bordes, mars 2015. Voir la vidéo.

Interview de Cédric Moreau de Belaling au sujet de son ouvrage "Force publique" sur le site de Mediapart, mars 2016. Voir la vidéo.

"Le juge et le policier : quelles prérogatives ?" : intervention de Paolo Napoli dans le cadre de la journée d'étude "Les frontières mouvantes des professions judiciaires", à l'EHESS, mai 2016. Voir la vidéo.

"Le droit face à la dangerosité", table-ronde dans le cadre des Etats généraux sur le droit et la justice avec, pour le LIER-FYT, la participation de Dominique Linhardt, février 2017. Voir la vidéo.

"Revendications, mobilisations, répressions": table-ronde lors du cycle de conférences organisé par l'EHESS sur le thème "Gilets jaunes. Regards sur une crise", avec, pour le LIER-FYT, la participation de Cédric Moreau de Bellaing, janvier 2019. Voir la vidéo.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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