Les dossiers du LIER-FYT |

04. Sur la question juive

Le judaïsme antique, l'antisémitisme, l'émancipation des Juifs, la Shoah, l'Etat d'Israël: il est légitime de considérer en tant que tels ces objets d'étude. Mais on peut aussi tenter de les envisager comme révélateurs de notre modernité politique. Depuis l'époque des Lumières et de la Révolution française, la condition des juifs émancipés en Europe ne cesse pas, en effet, de soulever une question d'ordre très général: comment continuer à être juif et être un citoyen autonome? Or cette question, touchant au type d'individualité politique que requièrent les institutions modernes, se pose à tout individu, juif ou non-juif, à partir du moment où il ou elle se veut ou se croit appartenir à la modernité politique.

Articles et chapitres

Bruno Karsenti, "Ni évaporés, ni gelés. L’émancipation et son reste", Poésie, n°124, 2008, p.120-134. Disponible ici.

Otto Pfersmann, "L'énigme constitutionnelle d'Israël et la politique constitutionnelle de Theodor Herzl", Cités, n°47-48, 2011, p. 227-234. Disponible ici.

Stéphane Bou, "Le fait juif devant l’exigence d’universalité", in Elisabeth de Fontenay, Actes de naissance. Entretiens avec Stéphane Bou, Paris Seuil, 2011, p.113-140.

Danny Trom, "Aron, Israele e l’ebraismo : pensiero ed esperianza", Revista di Politica, n°3, 2012, p.49-57.

Danny Trom, "L’Etat d’Israël, objet de pensée et d’expérience chez Raymond Aron", in Giulio De Ligio, dir., Raymond Aron, penseur de l’Europe et de la nation, Francfort & Berne, Peter Lang, coll. "Euroclio", 2012, p.35-48.

Stéphane Bou, "Autour de La question humaine de Nicolas Klotz", in A. Kleinberger & P. Mesnard, dir., La Shoah. Théâtre et cinéma aux limites de la représentation, Paris, Kimé, 2013, p. 136-155.

Bruno Karsenti, "Leo Strauss et l'élection des juifs", Les études philosophiques, 111, 2014, p. 547-572. Disponible ici.

Danny Trom, "Elias sur l'antisémitisme : le sionisme ou la sociologie", Annales. Histoire, sciences sociales, 71(2), 2016, p. 385-420. Disponible ici.

Bruno Karsenti, "Émile Durkheim. Modern society and the Jews", in J. Picard, J. Revel, M. P. Steinberg, & I. Zertal, eds., Thinking Jewish modernity. Experience, analysis, imagination, Princeton, Princeton University Press, 2016, p. 30-45. Téléchargeable ci-dessous.

Bruno Karsenti, "Quelques remarques sur la circoncision dans le Moïse de Freud", in Cohen-Levinas (D.) & Ehrenfreund (J.), dir., Actualités d’une pratique immémoriale, Paris, Hermann, 2018, p. 155-162.

Bruno Karsenti, "La petite musique de la dépolitisation", Les Temps modernes, 698, 2018, p. 115-132. Téléchargeable ci-dessous.

Danny Trom, "Esquisse d'une théorie de la survie", in D. Cohen-Levinas & P. Simon-Nahum, Survivre, Paris, Hermann, 2019.

Danny Trom, "L'Etat d'Israël et la modernité politique européenne", La Règle du jeu, 68, 2019.

Bruno Karsenti, "L'Etat juif, vu de l'Ouest. Un essai d'actualisation", La Règle du jeu, 68, 2019.

Milo Lévy-Bruhl, "À l’ombre de la question juive, la regrettable lucidité des Juifs de France", Le Philosophoire, 51 (1), 2019, 113-130. Téléchargeable ci-dessous.

"La question juive entre philosophie et conscience du présent": entretien avec Bruno Karsenti,, réalisé par Giulio De Ligio et Jean-Claude Poizat, Le Philosophoire, 51, 2019, p. 11-45.

Danny Trom, "Retour à Lemberg, retour de Lvouv. Un autre récit", Cités, n°77, 2019, p. 131-149.

 

Livres

Danny Trom, La promesse et l'obstacle. La gauche radicale et le problème juif, Paris, Le Cerf, 2007. Voir ici.

Bruno Karsenti, Moïse et l'idée de peuple. La vérité historique selon Freud, Paris, Le Cerf, 2012. Voir ici.

Saul Friedländer, Réflexions sur le nazisme. Entretiens avec Stéphane Bou, Paris, Seuil, 2016. Voir ici.

Bruno Karsenti, La question juive des modernes. Philosophie de l'émancipation, Paris, PUF, 2017. Voir ici.

Danny Trom, Persévérance du fait juif. Une théorie politique de la survie, Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, coll. "Hautes Etudes", 2018. Voir ici.

Rachel Ertel & Stéphane Bou, Mémoires du yiddish. Traduire une langue assassinée, Paris,  Albin Michel, 2019. Voir ici.

Danny Trom, La France sans les juifs, Paris, PUF, 2019. Voir ici.

 

Archives vidéo et sonores

Otto Pfersmann, "La société viennoise du 19e siècle : Herzl et ses contemporains", conférenc Espace culturel et universitaire juif d'Europe, décembre 2004. Voir la vidéo.

Bruno Karsenti, "L'émancipation européenne et l'Etat juif", au colloque "Autour d’une souveraineté juive", Université de Lausanne, novembre 2008. Voir la vidéo.

Danny Trom, "Souveraineté juive et Etat-gardien", au colloque "Autour d’une souveraineté juive", Université de Lausanne, novembre 2008. Voir la vidéo.

Jean-François Rey et Bruno Karsenti, au festival Citéphilo de Lille, au sujet de l'ouvrage Moïse et l'idée de peuple, novembre 2013. Voir la vidéo.

Danny Trom, "La circonscision est-elle une affaire politique?", au colloque "Circoncision. Actualité d'une pratique immémoriale", Université de Lausanne, décembre 2014. Voir la video.

Bruno Karsenti et Sophie Nordmann, "Judaïsme et philosophie à l'épreuve de la modernité", au festival Citéphilo de Lille, novembre 2017. Voir la vidéo.

Julia Christ, "Monothéisme juif et socialisme", au colloque "Monothéisme et politeia", université Paris 7, mars 2018. Ecouter l'archive audio.

Bruno Karsenti, "L'emancipazione alla prova della questione ebraica": conférence donnée à la Fondazione Collegio San Carlo, mai 2018. Voir la vidéo.

Stéphane Bou échange avec Danny Trom à propos de l'ouvrage de ce dernier, La France sans les juifs, dans l'émission "Mémoires vives" sur RCJ. Ecouter l'archive audio.

Danny Trom et Bruno Karsenti, à la librairie "Les cahiers de Colette", au sujet de l'ouvrage La France sans les juifs, mai 2019. Voir la vidéo.
 

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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