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17 mai 2018: "Social Reflexivity and Informalization"
Journée d'étude "Social reflexivity and Informalization"
Reid Hall. 4 rue de Chevreuse, 75006
17 mai 2018 - 9h-18h30.
Organisation: Mischa Dekker (LIER & Université d'Amsterdam), Dominique Linhardt (LIER) & Gautier Mariage (LIER).
Cette journée d'étude, qui se déroulera en anglais, a pour vocation de faire dialoguer la notion d’informalisation que le sociologue néerlandais Cas Wouters a développée dans le sillage des travaux de Norbert Elias avec les travaux menés au LIER au sujet de la production sociale de réflexivité. Sur le plan méthodologique, l'enjeu est de confronter le type particulier de "sociologie pragmatique" (ou "sociologie des épreuves") pratiquée au LIER avec la démarche de chercheurs liés à "l’école d’Amsterdam", école qui, née au cours des années durant lesquelles Norbert Elias a travaillé à l’Université de cette ville, privilégie la sociologie "figurationnelle".
Cas Wouters et ses collègues Don Weenink, Jan Willem Duyvendak et Rineke van Daalen présenteront des communications qui seront discutées par des membres du LIER.
***
A la suite des travaux de Norbert Elias dans Le processus de civilisation, Cas Wouters a proposé l’hypothèse d’une "informalisation" des moeurs. Elias mettait l’accent sur le contrôle des impulsions sexuelles et violentes de la "première nature" par une "deuxième nature" autoritaire et stricte: l’expression des impulsions, considérées dangereuses ou indésirables, était conçue comme opprimée par l’interdiction, qui résulte soit d’un contrôle disciplinaire externe aux individus (la police, les parents), soit d’un interdit intériorisé (la peur, la honte). Wouters soutient, qu’au cours du vingtième siècle, ces impulsions font davantage l’objet de ce qu’il définit par l’idée d’une "troisième nature" réflexive et flexible, que d’un interdit strict et formel. Selon lui, cette "troisième nature" caractérise ce qu’il appelle l’informalisation des moeurs et du contrôle social. Elle va de pair avec une plus libre expression des émotions dites "dangereuses", d’une diminution des barrières entre des classes et des groupes culturelles, ainsi que d’un tabou sur l’expression des sentiments de supériorité ou d’infériorité.
9h-9h30 Accueil. Coffee and tea
9h30-10h00
Dominique Linhardt, Mischa Dekker and Gautier Mariage: Opening and LIER hypotheses
Cas Wouters: Opening words
10h15-11h30
Don Weenink: “Violent Crime and Informalization”
Discutants : Théo Leschevin and Cédric Moreau de Bellaing
11h45- 13h00
Jan Willem Duyvendak: “The Informalization of the Nation. The Extension of 'Home' and the Paradox of Tolerant Nationalism”
Discutants : Noemi Casati and Danny Trom
Buffet
15h00- 16h15
Rineke van Daalen: “Informalization in Times of Growing Inequality. Interactions at the Service Desk, in the Class Room, on the Street”
Discutants : Morgane Baladron and Cyril Lemieux
16h30 - 18h30
Closing: “Social Reflexivity and Informalization”
Synthesis by Cas Wouters: “Civilization and Informalization”
Discussion
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Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR
Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.
Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.
Pour ces raisons,
1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.
2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.
3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).
Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).
LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris
Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici