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Du 2 au 31 mai 2017: Boyan Znepolski professeur invité au LIER

Du 2 au 31 mai 2017: Boyan Znepolski professeur invité au LIER

Du 2 au 31 mai 2017, Boyan Znepolski, maître de conférences HDR au département de sociologie de la Faculté de philosophie de l'Université de Sofia «St. Kliment Ohridski», sera invité au LIER.

Il donnera 4 conférences:

  • Mercredi 3 mai 10h-13h: "La théorie critique peut-elle se passer du concept de sujet? Discussion à partir des perspectives de Jürgen Habermas, Axel Honneth et Slavoj Žižek." dans le séminaire "Théorie critique et psychanalyse" animé par Julia Christ (LIER) et alii. Adresse: 45 rue d'Ulm. Ecole normale supérieure. Salle Cavaillès. Présentation du séminaire: voir ici.
  • Vendredi 5 mai 15h-18h: "Comment critiquer nos sociétés aujourd’hui: la démarche pragmatique en sociologie y suffit-elle?" dans le séminaire "Sciences sociales et formes contemporaines de la critique" animé par Pierre Charbonnier, Florence Hulak, Bruno Karsenti & Gildas Salmon (LIER). Adresse: 105 boulevard Raspail. Salle 7. Présentation du séminaire: voir ici.
  • Mardi 9 mai 15h-17h: "De quoi les Bulgares s'estiment-ils victimes? De quoi s'estiment-ils responsables? Etude des récits apocalyptiques sur le destin national à l’heure de la globalisation" dans le séminaire "La victimisation: une approche sociologique" animé par Yannick Barthe & Cyril Lemieux (LIER). Adresse: 105 boulevard Raspail. Salle 4. Présentation du séminaire: voir ici.
     
  • Date à déterminer: "Signification des aspects éthiques et esthétiques des mouvements protestataires de la place publique: le cas des protestations civiques en Bulgarie de 2013" dans le séminaire de Nilufer Göle, "Démocratie de la place publique : les mouvements de Meydan".

 

Présentation du travail de Boyan Znepolski: Après avoir travaillé au cours de sa thèse, et dans les années qui suivirent, sur la question des rapports entre herméneutique, théorie de l'agir communicationnel et sciences sociales (à travers, entre autres, les œuvres de Hans-Georg Gadamer, Paul Ricœur et Jürgen Habermas), B. Znepolski s'est donné pour programme, ces dix dernières années, d'analyser les conditions qui permettent (ou plutôt: qui pourraient permettre) à la sociologie et à la théorie sociale, telles qu'elles sont aujourd'hui produites au sein des universités européennes, d'être plus utiles aux luttes sociales et partant, plus efficaces sur le plan politique – ce qui exige d'elles qu'elles abandonnent leur position de surplomb vis-à-vis des «profanes» mais sans pourtant renoncer (toute la difficulté est là) à générer un point de vue qui transcende l'horizon des revendications politiques locales. Cela a amené à B. Znepolski à approfondir sa lecture des auteurs qui, ces dernières trente années, dans le contexte de la construction européenne puis de son élargissement aux anciens pays du bloc de l'Est, ont tenté de renouveler les modalités d'articulation entre la critique proprement théorique des pathologies sociales d'une part, et les pratiques contestataires effectives, d'autre part. Il a ainsi étudié de près l'œuvre de théoriciens entrés en discussion (et pour certains, en opposition) avec les positions défendues par J. Habermas, tels que Axel Honneth, Slavoj Žižek ou encore Jean- Marc Ferry. De même qu'il a cherché à analyser les tentatives visant à ouvrir des voies nouvelles à la critique sociale menés par des auteurs français, dont la démarche ne se réfère pas au point de vue habermasien, tels Alain Badiou ou Luc Boltanski. Ce programme de recherche l'a enfin conduit à étudier de quelle manière des savoirs et des considérations sur la réalité sociale, engendrés par le point de vue auquel permettent d'accéder les théories critiques des philosophes et des sociologues, entrent en contradiction ou au contraire en résonance avec certains mouvements sociaux, tels par exemple que la grande grève nationale qu'a vécu l'enseignement public bulgare en 2007 ou les manifestations étudiantes qui eurent lieu à Sofia en 2013. De là, B. Znepolski a été conduit à réfléchir au type de décalage que ces savoirs et ces considérations théoriques sont susceptibles d'introduire vis-à-vis des formes de pensée développées au sein des luttes sociales effectives – en particulier, autour de la question de la place que tendent à prendre aujourd'hui, dans de telles luttes, le nationalisme, la xénophobie et le "populisme".

 

Rubriques à consulter

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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