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9 & 10 février 2017: l’hypothèse de la guerre contre le terrorisme

Université de Lille 2
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales
1, Place Déliot (Métro Porte de Douai)
59000 - Lille
Amphithéâtre René Cassin
 
Un colloque international organisé dans le cadre de l'ANR "NI² - Ni guerre, ni paix" (responsables: Dominique Linhardt & Cédric Moreau de Bellaing - LIER)
 

9 février 2017

Ouverture (9h à 9h30)

Accueil

Présentation du projet ANR-NI2 (Dominique Linhardt et Cédric Moreau de Bellaing)

Introduction (Julie Alix et Olivier Cahn)

1. Les droits étrangers à l’épreuve de la « guerre contre le terrorisme » (9h30-12h30)

Présidence : Raphaële Parizot (Université de Nanterre)

Des Etats étrangers ont fait l’expérience de la « guerre contre le terrorisme », de manière assumée et affirmée ou, tout en le contestant, dans les faits. Ces expériences étrangères permettront d’identifier les incidences juridiques et de déterminer dans quelle mesure les législations ont basculé de « l’antiterrorisme ordinaire » à la « guerre contre le terrorisme ».

- Le droit algérien (Mouloud Boumghar, Université d’Amiens)

- Le droit étasunien (Rui Miguel Pereira, EHESS)

- Le droit israélien (Eli Salzberger, Université de Haïfa)

- Le droit espagnol (Marion Lacaze, Université de Bordeaux)

2. Les sciences criminelles à l’épreuve de la «guerre contre le terrorisme» (14h30-18h)

Présidence : Pascal Beauvais (Université de Nanterre)

Si elle est assumée par l’exécutif, la guerre contre le terrorisme ne semble avoir été ni pensée, ni conceptualisée, par les autorités publiques françaises. Depuis janvier 2015, les textes qui se sont succédé et les réformes pratiques mises en oeuvre en matière de lutte contre le terrorisme ne permettent pas d’identifier un plan rationnel d’adaptation du Droit à cette nouvelle doctrine mais, plutôt, des corrections à la marge du droit commun et la création de situations de fait accompli. L’apport des sciences humaines et sociales apparaît donc essentiel pour appréhender la signification de la déclaration de guerre faite aux terroristes et permettre une analyse éclairée du droit positif.

- Analyse historique (Gilles Ferragu, Université de Nanterre)

- Analyse en histoire du droit et de la justice (Sébastien Le Gal, Université de Grenoble)

- Analyse sociologique (Cédric Moreau de Bellaing, ENS)

- Analyse philosophique (Raphaelle Théry, EHESS)

10 février 2017

3. Les droits de l’antiterrorisme à l’épreuve de la « guerre contre le terrorisme » (9h-12h30)

Présidence : Audrey Darsonville (Université de Lille II)

Depuis l’intervention française au Mali et après le lancement de l’opération « Sentinelle », les forces armées sont impliquées, à l’intérieur et hors des frontières, dans la lutte contre le terrorisme. Le droit militaire constitue une nouvelle branche de l’antiterrorisme. De surcroît, depuis la loi du 13 novembre 2014, une reconfiguration des domaines respectifs du droit pénal et du droit administratif se manifeste. L’articulation et les finalités respectives de ces deux droits deviennent difficiles à identifier, tant la volonté de détecter le terrorisme à l’état embryonnaire a fait éclater les frontières disciplinaires entre prévention administrative et répression pénale.

- Redéfinition de la police administrative  (Maxence Chambon, Université de Cergy-Pontoise)

- Redéfinition du renseignement  (Bertrand Warusfel, Université de Lille 2)

- Emergence d’un droit répressif pour lutter contre le financement du terrorisme (Jérôme Lasserre-Capdeville, Université de Strasbourg)

- Mutations du droit pénal à l’épreuve de la lutte contre le terrorisme (Valérie Malabat, Université de Bordeaux)

- Mutations du droit militaire à l’épreuve de la lutte contre le terrorisme (David Cumin, Université de Lyon III)

4. Les normes d’encadrement à l’épreuve de la « guerre contre le terrorisme » (14h-17h)

Présidence : Geneviève Giudicelli-Delage (Université de Paris 1)

Si la « guerre contre le terrorisme » constitue le nouveau paradigme de la lutte contre le terrorisme, cette dernière doit se fonder sur une nouvelle rationalité dont les contours juridiques devraient s’inscrire dans le respect des exigences des normes supra-législatives. Il s’agit ainsi de déterminer comment les normes supérieures accompagnent et circonscrivent la guerre menée par l’Etat français contre le terrorisme et les contraintes auxquelles devrait être soumise la redéfinition en cours des domaines respectifs des droits de l’antiterrorisme.

- Encadrement constitutionnel (Jordane Arlettaz, Université de Montpellier)

- Encadrement par le droit international public et le droit humanitaire (Muriel Ubeda-Saillard, Université Lille 2)

- Encadrement par le droit européen des droits de l’homme  : CEDH et Charte des droits fondamentaux (Anne Simon, Université de Paris I)

- Encadrement par le droit de l’Union européenne  : PESC et ELSJ (Alexis Valhas, IEP de Strasbourg)

Table ronde conclusive : Quelle rationalité pour la lutte contre le terrorisme ?

- Dominique Linhardt (EHESS)

- Michel Massé (Université de Poitiers)

- François Saint-Bonnet (Université de Paris 2)

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EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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