Séminaires et ateliers | Séminaires 2019-2020
Paolo Napoli, Emanuele Conte, Otto Pfersmann & Michele Spanò : "Lus et relus. Exercices de réflexions inter-temporelles"
Séminaire animé par • Paolo Napoli ; Emanuele Conte ; Otto Pfersmann ; Michele Spanò
2e mercredi du mois de 18 h à 21 h (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 13 novembre 2019 au 13 mai 2020
Le séminaire continuera cette année selon la formule désormais rodée.
Il s'agit d'un atelier de lecture de textes, plus ou moins classiques, qui sont particulièrement significatifs pour comprendre le rapport entre le droit et les sciences humaines et sociales. Pour chaque texte se confrontent deux lecteurs ou lectrices dont un(e) connaît déjà l'ouvrage pour l'avoir lu dans le passé alors que l'autre le découvrirait pour la première fois. Il y aurait ainsi l'intersection entre une relecture et une lecture dont il pourrait être intéressant de mesurer les écarts selon les registres de l'actualité, de l'actualisation ou, éventuellement, d'une relégation définitive aux archives (historiques et conceptuels). Le couple de lecteurs ou lectrices serait caractérisé par une différence d'âge du fait que revenir sur un texte suppose normalement une expérience plus longue que celle du ou de la néophyte. Mais il n'est pas exclu en principe que le ou la plus jeun(e) puissent se pencher une deuxième fois sur un livre que le ou la plus âgé(e) ignorent.
La formule vise aussi à un échange plus étroit entre chercheurs et doctorants dans un esprit de sollicitation mutuelle et non hiérarchisée. L’auditoire est évidemment le tiers appelé à compléter cette opération.
Rubriques à consulter
- Yannick Barthe, Cyril Lemieux & Samuel Thomas: "Sociologies d’aujourd’hui"
- Pierre-Henri Castel: "Philosophie et sciences sociales"
- Julia Christ & Mathurin Schweyer: "Retour sur la théorie critique de la société"
- Emanuele Conte & Pierre Thévenin : "Histoires déconnectées. Médiévalismes et nationalisation de la culture juridique en Europe (XIXe-XXe siècle)"
- Michel de Fornel & Christian Licoppe : "Analyser l’activité « telle qu’elle se fait » : les bases conceptuelles et méthodologiques de l’enquête vidéo-ethnographique (sociologie interactionniste, ethnométhodologie, analyse de conversation)
- Francis Zimmermann, Michel de Fornel & Maud Verdier : "Anthropologie et linguistique : convergences et recherches actuelles"
- Michel de Fornel, Bruno Ambroise & Philippe Büttgen : "Assertion et performativité"
- Michel de Fornel & Vincenzo Raimondi : "Atelier d’analyse conversationnelle"
- Edouard Gardella : "Enquêtes sur le temps en sciences sociales"
- Danny Trom, Bruno Karsenti & Jacques Ehrenfreund : "Les juifs et l'Europe. Théorie, histoire, politique"
- Stefania Ferrando, Irène Théry & Veronica Ciantelli : "Féminisme et sciences sociales dans la première moitié du XXe siècle : atelier de lecture"
- Bruno Karsenti : "Socialisation et nationalisme"
- Mena B. Lafkioui : "Structure de l’information : études berbères et typologiques/Information structure : Berber and typological perspectives"
- Cyril Lemieux : "Théorie du complot et fake news : une approche sociologique"
- Emmanuel Saint-Fuscien, Cyril Lemieux & Séverine Chauvel : "Histoire et sociologie de l'éducation et des institutions scolaires"
- Cyril Lemieux, Cédric Moreau de Bellaing, Pablo Blitstein & Marion Fontaine : "Paradoxes de la modernité. Un dialogue entre sociologues et historiens"
- Dominique Linhardt & Romain Huret : "Séminaire sciences sociales et intelligence artificielle"
- Paolo Napoli : "Instituer la transmission"
- Paolo Napoli : "Droit et sciences humaines et sociales"
- Paolo Napoli, Emanuele Conte, Otto Pfersmann & Michele Spanò : "Lus et relus. Exercices de réflexions inter-temporelles"
- Otto Pfersmann : "Connaissance juridique et transformation du droit : les effets pratiques des doctrines et la question des « disciplines faibles ». Émergence et développements de « l´État de droit »"
- Otto Pfersmann & Frédéric Nef : "Réalisme et anti-réalisme axiologique et déontique"
- Régis Ponsard & Xavier Souvignet : "Renouveler l’analyse juridique des droits et libertés fondamentaux par l’épistémologie juridique"
- Catherine Rémy : "L'observation ethnographique dans l’enquête sociologique : initiation théorique et pratique"
- Michele Spanò : "L'antagonisme de la forme. Marx, les marxismes et le droit"
- Michele Spanò, Michela Barbot & Clément Lenoble : "Les « infrastructures » juridiques de l’économie : histoires et théories"
- Michele Spanò & Liora Israël : "Séminaire du PRI 'Terrains du droit'"
- Emmanuel Saint-Fuscien & Julien Blanc : "Acteurs, institutions et interactions : ce que la guerre transforme"
- Emmanuel Saint-Fuscien & Stéphane Audouin-Rouzeau : "La guerre transmise… (XIXe-XXIe siècle)"
- Francis Zimmermann & Jean-Claude Galey : "Anthropologie sociale en Inde et Asie du Sud"
- Francis Zimmermann : "Débats et controverses en anthropologie aujourd'hui"
Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR
Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.
Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.
Pour ces raisons,
1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.
2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.
3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).
Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).
LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris
Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici