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Yannick Barthe

Yannick Barthe
Directeur de recherche
Discipline : Sociologie
Institution(s) de rattachement : CNRS
Centre(s) de rattachement : Pôle sociologie
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Champs de recherche

Risques collectifs, santé environnementale, controverses socio-techniques

Coordonnées professionnelles

École des Hautes Études en Sciences Sociales
Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités

10, Rue Monsieur Le Prince
75006, Paris

yannick.barthe[at]ehess.fr

+33 (0)1 53 10 54 57

Yannick Barthe est sociologue, directeur de recherches au CNRS.

Ses travaux ont porté sur les controverses socio-techniques et les politiques publiques relatives aux « risques collectifs ». Il s’est notamment intéressé au problème des déchets nucléaires et au traitement dont celui-ci a fait l’objet de la part des autorités publiques. Dans Le pouvoir d’indécision. La mise en politique des déchets nucléaires (Paris, Economica, 2006), il a retracé la longue carrière de ce problème et décrit les modalités de sa prise en charge au cours de la période récente, en plaçant au cœur de son analyse la question de l’irréversibilité et de la réversibilisation des choix techniques.

Dans le prolongement de cette étude de cas et d’une réflexion plus générale sur les procédures pouvant favoriser l’émergence d’une « démocratie technique » (avec Michel Callon et Pierre Lascoumes, Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Le Seuil, 2001), il a également mené des travaux sur l’évaluation parlementaire des choix scientifiques et techniques et sur les mobilisations autour des questions de santé environnementale (avec Madeleine Akrich et Catherine Rémy, Sur la piste environnementale. Menaces sanitaires et mobilisations profanes, Paris, Presses des mines, 2010).

Dans ses recherches récentes il s’est intéressé aux processus de victimisation, à partir du cas des « vétérans » des essais nucléaires français (Les retombées du passé. Le paradoxe de la victime, Paris, Le Seuil, 2017)

Il enseigne la sociologie des controverses scientifiques à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Par ailleurs, il préside actuellement la commission interdisciplinaire 53 (« Méthodes, pratiques et communications des sciences et des techniques ») du Comité national du CNRS et il est membre du comité éditorial de la revue Politix.


Parmi les dernières publications :

"How does one become a victim?", Divinatio. Studia Culturologica Series, 45-46, 2018, 37-45.

Les retombées du passé. Le paradoxe de la victime, Paris, Le Seuil, 2017.

(avec D. De Blic et al.) "Pragmatische Soziologie: Eine Anleitung", Soziale Welt, 2016, vol. 67, nᵒ 2, p. 205-232.

"Les controverses technologiques peuvent-elles être productives?" in M.-F. Chevallier-Le Guyader & M. Girel, dir., Au cœur des controverses. Des sciences à l’action, Arles, Actes Sud/IHEST, 2015,p. 157-163.

"L'expertise scientifique vue de l’intérieur : le groupe de travail “Radiofréquence ” de  l’Afsset (2008-2009)", Environnement, Risques et Santé, 2014, vol. 13, nᵒ 1, p. 28-39.

 


EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr