Membres | Post-doctorants

Lise Foisneau

Lise Foisneau
Post-doctorante
Discipline : Anthropologie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Centre(s) de rattachement : Pôle sociologie
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

10 rue Monsieur-le-Prince

75006 Paris

lise.foisneau[at]gmail.com

Champs de recherche

Ethnographie des collectifs romani et voyageurs - Histoire des persécutions et des résistances des "Nomades" pendant la Seconde Guerre mondiale - Étude critique de l’histoire des sciences sociales portant sur le monde du voyage.

 

Présentation

Après avoir soutenu une thèse en anthropologie à l’Université Aix-Marseille (IDEMEC) en décembre 2018, Lise Foisneau a été post-doctorante de la Central European University à Budapest au sein du Romani Studies Program, puis fellow du United States Holocaust Memorial Museum à Washington DC.

Dans le cadre du post-doctorat de l’EHESS (2020-2021), au sein du LYER-FYT, elle poursuit un projet portant sur les conséquences des politiques anti-nomades conduites en France entre 1939 et 1946 sur le monde du voyage. Alors que les collectifs romani et voyageurs français ont fait l’objet de multiples études ethnographiques, rares sont celles qui ont pris en compte les effets des persécutions de la période de la guerre. Or, parmi les occupants actuels des aires d’accueil des gens du voyage, ceux qui sont nés avant 1950 expriment clairement le sentiment d’une continuité dans les politiques publiques qu’ils ont connues depuis leur enfance. Le projet explore les raisons pour lesquelles les sciences sociales sont restées aveugles à ce qui apparaît aux acteurs comme une évidence, celle d’une constance de la persécution des "Nomades". Il s’intitule : "Les sciences sociales face au génocide des Tsiganes : silences, lacunes et responsabilités".

 

Parmi les publications récentes

 

(sous presse). « The “Nomads” in French WWII History. A Review of Seventy-Five Years of Historiography », Critical Romani Studies, vol. 2, n° 2.

 

(sous presse). « Mass Arrests and Persecution of “Nomads” in France from 1944 and 1946: Post-Liberation Purges or Evidence of Anti-Gypsyism ? », in C. Donert and E. Rosenhaft (éd.), The Legacies of the Roma Genocide in Europe since 1945, Routledge.

 

2020. « Les aires d’accueil des gens du voyage : une source majeure d’inégalités environnementales », Études tsiganes, n° 67, p. 28-52.

 

2018. « Former une kumpania. Composition et recomposition des collectifs roms de Provence », Ethnologie française, vol. 48, n° 4, p. 635-646.

 

2018. En coll. avec Valentin Merlin, « French Nomads’ Resistance. 1939-1946 », in Angela Kóczé and Anna Lujza Szász (éd.), Roma Resistance during the Holocaust and in its Aftermath. Collection of Working Papers, Budapest, Tom Lantos Institute, p. 57-101.

 

2018. « Face à l’administration. Une famille romani au prisme des archives, 1871-1945 », in Ilsen About et Marc Bordigoni (éd.), Présences tsiganes. Enquêtes et expériences dans les archives, Paris, La Cavalier Bleu, p. 155-178.

 

2018. « Terrain partagé. Remarques méthodologiques sur l’ethnographie des gens du voyage », Études tsiganes, n° 61-62, p. 146-159.

 

2017. « Dedicated Caravan Sites for French Gens du Voyage: Public Health Policy or Construction of Health and Environmental Inequalities ? », Health and Human Rights Journal, vol. 19, n° 2, p. 89-98. Disponible ici.

 

2016. « La crainte des Roms. Pratiques romanès de la défiance », Tracés, n° 31, p. 87-108. Disponible ici.


 

 

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr