Membres | Doctorants

Maxime Clément

Maxime Clément
Doctorant Pôle sociologie
Discipline : Sociologie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

 

LIER-FYT

EHESS

10 rue Monsieur le Prince

75006 Paris

maxime.clement[at]ehess.fr

 

Champs de recherche

Sociologie du travail – Sociologie des groupes professionnels – Méthode ethnographique – Sociologie de la mobilisation – Temporalités – Marché du travail – Libéralisme.

 

Thèse

Cette thèse co-dirigée par Yannick Barthe et Edouard Gardella porte sur les pratiques des travailleurs sur le marché du travail de l’hôtellerie-restauration en France. Bénéficiant d’une convention CIFRE auprès d’AKTO, l’opérateur de compétence (OPCO) des services à forte intensité de main-d’œuvre, elle s'inscrit dans le cadre des travaux de l’Observatoire du périmètre "hébergements et restaurations".

Le secteur de l’hôtellerie-restauration, qui est l'un des plus importants de l’économie française, tant en nombre d’emplois (environ un million de salariés) qu’en termes de réputation (la gastronomie française inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO), présente certaines particularités au regard de l’état général du marché du travail. Il est en effet marqué par des conditions de travail difficiles, un taux de turn-over important, une activité saisonnière et une pénurie structurelle de main-d’œuvre. L’originalité de mon travail de recherche réside dans le fait de m’intéresser, à partir d'un modèle inspiré par les travaux d'Albert Hirschman, aux raisons qui poussent une grande partie des travailleurs à faire preuve de loyauté à l'égard de leur employeur, c'est-à-dire à rester sans se plaindre, dans un contexte où ils pourraient facilement changer d’employeur (exit) ou être tentés de se mobiliser pour contester ouvertement leurs conditions de travail (voice). A travers cette focale, ma thèse traitera des transformations des professions et de la formation des collectifs de travail (la production des groupes professionnels) en contexte flexible (marché libéralisé).

Bénéficiant de ma propre expérience professionnelle dans le secteur, ma recherche reposera sur plusieurs ethnographies (observation participante en tant que travailleur) dans des restaurants, afin d’analyser au plus près les attitudes et les raisonnements pratiques des acteurs face à la question du travail et du marché de l'emploi.

Titre provisoire de la thèse: Travailler dans un contexte instable : une ethnographie des comportements des travailleurs sur le marché du travail de l’hôtellerie-restauration.

 

Mémoire de M2

Chaud devant ! Organiser et synchroniser les hommes : une enquête parmi les travailleurs de la restauration de bistrot, Paris, EHESS, 2018, sous la direction d'Alexandra Bidet (CMH).

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr