Membres | Doctorants

Jakob Fesenbeckh

Doctorant Pôle sociologie
Discipline : Histoire
Institution(s) de rattachement : EHESS
Institution secondaire : Université d’Heidelberg
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

LIER-FYT

10, rue Monsieur-le-Prince

75006 Paris

jakob.fesenbeckh[at]ehess.fr

Champs de recherche

Histoire sociale des idées - Histoire des mentalités – Les mouvements technocratiques en France et en Allemagne dans l’entre-deux-guerres – Planification économique et politique conjoncturelle des années 1930 et 1940 – Histoire du fascisme – Histoire du syndicalisme et du mouvement ouvrier.


Présentation

Dans le cadre de ma thèse, en cotutelle et sous la direction d’Emmanuel Saint-Fuscien (LIER-FYT) et de Katja Patzel-Mattern (Historisches Seminar, Université d’Heidelberg), je m’intéresse aux groupes technocratiques - groupes d’ingénieurs, de managers et d’économistes- ayant œuvré en France et en Allemagne pendant les années 1930 pour le dépassement de la crise structurelle du capitalisme par une économie planifiée mixte et qui se sont inspirés à cet effet des expériences autoritaires et organicistes de l’époque, notamment du salazarisme portugais et du fascisme italien.

Dans la cadre d'une histoire sociale des idées, je cherche à retracer l’impact d’une subjectivité managériale et d’une « idéologie des organisateurs », concept emprunté à James Burnham, sur des mouvements importants de rénovation et de rassemblement national des années 1930, comme le PPF de Jacques Doriot en France ou l’aile socialisante du NSDAP en Allemagne. L’approche comparative de ce travail historique est destinée à aider à mieux comprendre les similitudes dans le comportement idéologique des élites technico-économiques des deux pays pendant les années 1930 et 1940. Il s’agit également d’écrire l’histoire ambivalente de la formation idéologique de la troisième voie « fordiste » et de ses méthodes socio-économiques à partir d’acteurs sociaux concrets.
 
Titulaire d’une licence en Philosophie et en Histoire de l’Université de Leipzig, j’ai suivi la formation de master du programme franco-allemand de l’EHESS et du Historisches Seminar de Heidelberg de 2016 à 2018. Mon mémoire de Master porte le titre « Robert Loustau et le fascisme des ingénieurs français. Planification, commandement et discipline industrielle (1917-1944) ».

De 2018 à 2019, j’ai travaillé en tant qu’assistant de recherche à la Hochschule für jüdische Studien (Haute École des études juives) et à la chaire d’histoire économique et sociale du Historisches Seminar de Heidelberg.
 
Doctorant contractuel.
 

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr