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Rosanna Wannberg

Rosanna Wannberg
Doctorante Pôle philosophie
Discipline : Philosophie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Institution secondaire : Université Saint-Louis – Bruxelles
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

LIER-FYT - 10, rue Monsieur le Prince - 75005 Paris

rosannawannberg[at]gmail.com

Après un parcours de psychologie clinique à l’Université Paris-Descartes et à l’Université Catholique de Louvain, j’ai poursuivi des études de philosophie (licence et master) à l’Université Paris-Sorbonne en travaillant sur la philosophie de la psychologie de Ludwig Wittgenstein dans le cadre de mes deux mémoires de master, parallèlement à une pratique de psychologue auprès d’enfants et d’adolescents.

Ma recherche doctorale, entamée en 2018, vise à interroger les concepts de sujet, de soi et d’agent responsable à travers une enquête sur le rétablissement (recovery) de personnes schizophrènes. Que peut bien signifier « se rétablir » dans le cas particulier de la schizophrénie, où c’est le soi intime ou identité personnelle même du malade qui est atteint en premier lieu ? Conjuguant des démarches conceptuelles, historico-épistémologique et empirique, mon travail aborde cette question en étant guidé par l’hypothèse d’un double enrichissement mutuel.

D’une part, il s’agit de clarifier les fondements philosophiques des théories psychopathologiques actuelles (notamment phénoménologiques) de la schizophrénie, en explorant ce que peuvent y apporter les approches de la subjectivité de Wittgenstein et ses successeurs (en particulier, Elizabeth Anscombe, Vincent Descombes, Richard Moran) qui insistent sur les dimensions morales du rapport à soi (par opposition aux aspects cognitifs, plus souvent théorisés en psychopathologie et en philosophie de l’esprit contemporaines).

D’autre part, ces modèles philosophiques et psychopathologiques seront confrontés à des cas concrets de dissolution et de reconstruction de soi, et plus précisément aux témoignages de personnes schizophrènes considérées et se considérant comme rétablies (archives des First Person Accounts du Schizophrenia Bulletin). En tentant de déceler à la fois la grammaire interne de ces discours en première personne et les conditions socio-historiques de leur production, nous nous demandons en quoi ce cas limite mais bien réel vient questionner nos conceptions (philosophiques et ordinaires) du sujet.

Réalisée en cotutelle, cette thèse de doctorat est dirigée par Valérie Aucouturier (Université Saint-Louis – Bruxelles) et Pierre-Henri Castel (LIER-FYT). Elle bénéficie d’une bourse doctorale FRESH, du Fonds de la recherche scientifique en Belgique (F.R.S.-FNRS).

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr