Membres | Docteurs

David Samson

David Samson
Docteur
Institution(s) de rattachement : EHESS
Centre(s) de rattachement : Pôle droit
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

 

Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités

10 Rue Monsieur Le Prince

75006 Paris

dvdmasson[at]gmail.com

Champs de recherche

Etudes environnementales (philosophie, droit et histoire de l’environnement) - Philosophie de la technique - Philosophie politique et théorie du droit - Démocratie participative et environnementale - Bureaucratisation et gouvernementalité néolibérale - Sociologie des controverses - Bioéthique et « techno-éthique » - « Société du risque » et surveillance studies.

Techniques particulièrement étudiées : NTIC (informatique, biométrie, etc.) ; biotechnologies (OGM) ; « convergence bio-info-nano-tech ».

 

Recherches

Menées à partir d’une perspective transdisciplinaire interrogeant les rapports entre philosophie, droit et sciences sociales, les recherches de David Samson portent sur la technique et l’environnement et sur les relations entre démocratie, écologie et néolibéralisme.

Intitulée « La Crise environnementale. Critique historique et philosophique des notions de conscience écologique et de rationalité instrumentale », sa thèse de doctorat transdisciplinaire, mention « philosophie et sciences sociales », a été soutenue le 22 mai 2019 à l’EHESS, devant un jury présidé par Catherine Larrère (professeur émerite de l’Université Paris-I Panthéon Sorbonne, philosophe) et comprenant Saverio Ansaldi (Université Reims-Champagne-Ardennes, philosophe) ; Pierre-Benoît Joly (INRA-Iris, sociologue) ; Paolo Napoli (EHESS, directeur de thèse, philosophe et historien du droit) ; Christine Noiville (Université Paris-I Panthéon Sorbonne, juriste).

 

Résumé de la thèse

En partant de la « crise environnementale », cette thèse interroge deux notions qui structurent les études environnementales et la philosophie de la technique : la « conscience écologique » et la « rationalité instrumentale ». Elle met en œuvre une réflexion sur les rapports entre philosophie et sciences sociales et sur l’interdisciplinarité qui caractériseraient tant la « postmodernité » que le « règne de la technique ». Pour ce faire, elle s’appuie sur des sources diverses (juridiques, politiques, médiatiques et académiques) et plusieurs expériences d’observation participante de dispositifs de démocratie participative (notamment au Haut Conseil des Biotechnologies).

En prolongeant la critique du paradigme d’une « Modernité réflexive », la première partie analyse la problématisation de l’ « environnement » en France (1870-1945) et en Allemagne (1900-1945). Cette généalogie de la gouvernementalité environnementale et de l’expertise conduit à interroger l’opposition entre « anthropocentrisme » et « biocentrisme » et à reconceptualiser l’idée d’une «prise de conscience environnementale ». Nous concevrons plutôt l’« environnement » comme un agencement composite, variable, hétérogène et potentiellement contradictoire. Dès lors, nous substituons au triangle conceptuel « technique-environnement-Modernité » un losange «technique-environnement-Modernité-nazisme ». Outre le rôle de la technique dans l’Holocauste et le statut d’Heidegger, le nazisme conduit en effet à s’interroger sur l’équivocité des appels à vivre « en harmonie » avec la nature et à « maîtriser la technique » et sur l’idée qu’on pourrait déterminer un « rapport occidental à la nature ».

Dans notre seconde partie, le commentaire d’Heidegger puis de l’école de Francfort permet d’analyser la notion de « rationalité instrumentale » et l’idée selon laquelle l’anthropocentrisme serait la cause de la crise environnementale. En faisant appel tant à l’histoire de la philosophie qu’à la problématisation de cas historiques et juridiques, nous analysons ainsi des problèmes communs à la critique de la technique et à l’éthique environnementale, dont celui de «conversion écologique » ou d’indétermination des techniques. Nous y traiterons en particulier du projet de démocratie technique et environnementale et de ses limites. Il s’agit de penser autrement notre rapport à l’environnement, aux techniques et aux sciences, mais aussi la manière dont le droit et la politique les régulent et peuvent faire face à la crise environnementale.

 

Diplômes

- Thèse de doctorat transdisciplinaire, mention « philosophie et sciences sociales », EHESS (mai 2019) ;

- Master 2 « théorie et analyse du droit » (CENJ-Centre Yan Thomas, EHESS, 2009) ;

- Master 2 « philosophie » (Université de Paris X-Nanterre, 2006, spécialité « philosophie politique »)

 

Connaissance des langues

Français (langue maternelle) ; anglais et espagnol (courant) ; italien et portugais (notions).

 

Publications

Pre-prints sur https://ehess.academia.edu/DavidSamson .

 

Livres, articles, chapitres

- Milon, P. et Samson, D. (dir.), Révolution juridique, révolution scientifique. Vers une fondamentalisation du droit de l’environnement ?, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2014.

- « Le droit comme fabrique du réel », in Milon, P. et Samson, D. (dir.), Révolution juridique, révolution scientifique. Vers une fondamentalisation du droit de l’environnement ?, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2014.

- « Les usages de la statistique dans les controverses socio-techniques : une technique juridico-politique d’objectivation ? », in Cahiers droit, science et technologie, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2014

- Traduction de Marta Madero (Université nationale de Général Sarmiento), « Una lectura de Yan Thomas », parue sous le titre « Penser la tradition juridique occidentale. Une lecture de Yan Thomas », in Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012/1

- « La biométrie, un cas d’espèce de l’entrelacement entre sécurité et liberté ? », in Implications philosophiques, mai 2010, URL : http://www.implications-philosophiques.org/dossiers/securite/la-biometrie/

 

Thèse

La crise environnementale. Critique historique et philosophique des notions de conscience écologique et de rationalité instrumentale, doctorat transdisciplinaire, mention « philosophie et sciences sociales », soutenue le 22 mai 2019.

 

Mémoires

- Des identités de papier à l'identification biométrique. La CNIL et les autorités de protection des données personnelles face au développement de la biométrie des années 1980 à 2009, mémoire de master 2 « Théorie et analyse du droit », dir. Paolo Napoli, 370 p., EHESS, Paris, 2009.

- L'idéologie, les masses et le désir. Deleuze et la psychologie des foules, mémoire de DEA de philosophie, dir. Etienne Balibar, 198 p., Université de Paris-X, Nanterre, 2006.

- Foucault. Une politique de la subjectivation, mémoire de maîtrise de philosophie, dir. Bertrand Ogilvie, 153 p., Université de Paris-X, Nanterre, 2004. 

 

Traductions

Traduction commentée d’un extrait de Mark J. Osiel, « Dialogue avec les dictateurs : la résistance judiciaire en Argentine et au Brésil » (« Dialogue with Dictators : Judicial Resistance in Argentina and Brazil », publié in Law & Social Inquiry, vol. 20, n°2, 1995, p.481-560), EHESS, 2009 (manuscrit, dans le cadre d’un séminaire de Liora Israël)

 

Colloques

- Mars 2013 : communication « Les usages de la statistique dans les controverses socio-techniques : une technique juridico-politique d’objectivation ? » au colloque « Normes et statistiques » du Réseau Droit, Sciences et Techniques (RDST) à l’Université Paris-X Ouest-Nanterre.

- Février 2013: organisation du colloque des Jeunes chercheurs du Réseau Droit, Sciences et Techniques (RDST), « Révolution juridique, révolution scientifique. Vers une fondamentalisation du droit de l’environnement ? » avec P. Milon à l’Université Aix-Marseille

- Septembre 2011 : « Borders and controls, between territorialisation and deterritorialisation. A comparative analysis of the concept of border through the cases of biometric controls and immigration policies and of coexistence between GMO and conventional agriculture », présentation à la XIth BRIT Conference (“Mobile borders”), Genève-Grenoble.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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