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Théo Gorin

Théo Gorin
Doctorant Pôle sociologie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

theo.gorin[at]gmail.com

Théo Gorin prépare une thèse en anthropologie linguistique sous la direction de Michel de Fornel. Elle s'intitule: "L'improvisation théâtrale : du travail d'atelier à la performance publique. Étude d'un phénomène interactionnel émergent".
 
Thèmes de recherche
 
Etudes théâtrales - Anthropologie sémiotique - Cadre d'interaction - Linguistique interactionnelle - Improvisation - Apprentissage 
 
Présentation de la recherche
 
Le travail de recherche engagé porte sur une pratique artistique particulière : le Théâtre d'Improvisation. Couramment désignée comme une activité émergeant dans le présent, sans préparation préalable, l’improvisation porte avec elle un ensemble de mythes qui soulèvent passions et mystères. Pour autant, les idées reçues se confrontent souvent à des observations empiriques qui laissent entrevoir un monde social plus complexe et multiple. Les dichotomies formelles tombent en désuétude et demandent une approche subtile et rigoureuse . Cette recherche aura ainsi pour objectif de démythifier l'improvisation théâtrale afin de saisir les caractéristiques interactionnelles d'un tel phénomène. 
 
Suite au mémoire de recherche réalisé dans le cadre du master à l'EHESS deux axes de recherche demandent à être approfondis. Le premier reprend indiscutablement l'étude de la performance scénique en tant que telle. Nous souhaitons ici poursuivre une approche théâtrale qui s'insère dans la filiation de Jan  Mukarovsky, qui écrivait en 1941 : « Le théâtre n'est que le support d'un jeu immatériel de forces en mouvement dans l'espace et le temps, dont les fluctuations emportent le spectateur dans ce jeu complexe de forces qu'on appelle une performance scénique.». En focalisant notre attention sur l'aspect proprement théâtral du jeu scénique, il s'agira d'analyser le phénomène improvisé à la fois comme un mode de communication particulier (R.Bauman) et comme un cadre interactionnel émergeant. Le premier axe de recherche visera ainsi à saisir les mécanismes et les stratégies mis en jeu par les comédiens afin de produire collectivement du sens à partir d'une scène originellement indéterminée. En résonance avec ce premier axe, nous souhaitons amener notre étude de la performance improvisée dans une perspective élargie en portant notre intérêt sur le travail d'atelier, ce que nous nommons « la performance avant la performance publique ». Dans cette perspective, nous nous intéresserons au processus d'apprentissage et à l’incorporation des valeurs indispensables à l'improvisation théâtrale telles que : l'écoute, le lâcher prise, l'imagination, l'acceptation etc. 
 
En explorant ces deux facettes de l'improvisation théâtrale nous voulons appréhender les différents mécanismes, méthodes et stratégies utilisés par les comédiens afin de permettre la réalisation d'une intrigue signifiante dans le temps de l'action. Plusieurs problématiques seront soulevées au cours de cette thèse : Comment caractériser la réalisation d'une improvisation théâtrale ? Comment s'opèrent les processus d'ajustements collectifs durant l'intrigue en train de se construire ?  Quels principes, méthodes et savoir-faire  sont engagés pour réaliser une improvisation théâtrale ? Comment enseigne-t-on à improviser ? 
 
Afin de répondre à ces questionnements, nous souhaitons faire dialoguer différentes disciplines en rapprochant le monde des arts à celui des sciences sociales et inversement.  Dans cette optique, nous nous appuierons tout particulièrement sur les outils méthodologiques développés par l'ethnométhodologie et l'analyse de conversation. Par ce biais, il s'agira d’entrevoir comment une pratique artistique peut potentiellement apporter des éléments pertinents pour saisir l’élaboration du monde social.  
 
Formation
 
Depuis octobre 2018 - EHESS Paris
Doctorat en Sciences Sociales "Arts et Langages, Théories et pratique du langage et des arts" - Obtention de la bourse doctorale de l'EHESS (2018-2021) 
 
2017-2018 - EHESS Paris 
Master 2 "Arts et langages" - mention Très Bien 
 
2012-2017 - Sciences Po Bordeaux 
Master : Management de Projets Culturels et Développement du Territoire 
 
2015-2018 - Université de Bordeaux Montaigne 
Licence en Histoire de l'art 
EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr