Membres | Doctorants

Manuel Houssais

Manuel Houssais
Doctorant Pôle sociologie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

houssais.manuel[at]free.fr

06.08.32.51.47

Thèse

Thèse préparée sous la direction de Michel de Fornel. Intitulée: "Comment enseigne-t-on la création ?.

 

Thèmes de recherches

Interactions verbales, création artistique, enseignements, école des beaux-arts, linguistique interactionnelle

 

Présentation

Les écoles supérieures d’arts – les beaux-arts - sont une institution artistique délaissée des traditionnelles questions qui agitent les mondes de l’art. A cela plusieurs raisons, dont une des plus prégnantes est qu’elle n’est pas ouverte au public hormis événements ponctuels. Pourtant, c’est ici que tout commence pour de nombreux artistes et c’est ici que se cristallisent  et se reflètent les questionnements, les positions, les idéologies passés et actuels des arts plastiques. Ses frontières, si elles ne laissent passer le public qu’occasionnellement sont poreuses à l’ambiance du champ dans lequel elle s’inscrit. Les enseignants sont souvent des acteurs importants de ce champ, que se soit par leur actualité institutionnelle (beaucoup sont artistes) ou, de façon plus évidente, par leur implication sociale et relationnelle. Les étudiants, à leur contact, vont apprendre à connaitre les lieux, les acteurs, les réussites, les polémiques de ce macrocosme et à en maitriser les implicites, les règles tacites, les manières de faire pour y évoluer. En cela, l’école est dans une évidente continuité avec les habitudes et thématiques de l’art contemporain.

Parmi les multiples formes que peut prendre l’enseignement de l’art, une des plus fréquentes est le suivi individuel de projet. Les suivis de projets sont des situations interactionnelles faisant participer, dans sa forme minimale, un enseignant et un étudiant afin de discuter le projet de l’étudiant. Par projet, entendons le processus de création qui tend vers l’apparition d’une œuvre. Le projet peut être initié par un sujet donné dans le cadre d’un cours (Atelier ou ARC) ou être personnel. Les suivis de projets apparaissent comme un lieu où se manifeste le travail collectif et se dévoile les instruments de l’art. Le processus de création est explicité, les intentions et motivations sont exprimées, parfois partiellement, maladroitement ce qui donnera lieu à des reformulations, des demandes de précisions pour s’assurer un minimum d’intercompréhension entre l’étudiant et l’enseignant. Les règles, les codes, les habitudes et attentes en matière de création contemporaine apparaissent aussi en filigranes des évaluations – critiques ou compliments – porté par les enseignants.

En utilisant l’appareil conceptuel et méthodologique de la linguistique interactionnelle et en particulier de l’analyse de conversation, nous essaierons de montrer comment les participants à cette situation construisent l’échange verbal et en quoi cette conversation peut tenir lieu de ressource pour le processus de création. Il y a des ressources évidentes et identifiées comme telles. Les noms d’artistes ou les descriptions d’œuvres données en référence par l’enseignant en sont des exemples manifestes. Là, n’est pas le centre de notre attention. Il s’agit, en effet, de porter notre regard sur la mécanique propre à l’interaction verbale. Comment l’étudiant fait le récit de son projet ? Comment ce récit participe à stabiliser un projet encore largement indéterminé ? Quel rôle tient le questionnement de l’enseignant ? Comment les mécompréhensions, les ambiguïtés, les équivoques contribuent à l’activité heuristique ?

 

Formation

Oct. 2015 – EHESS Paris

Doctorat en Sciences Sociales « Arts et  Langages, Théorie et pratique du langage et des arts ».

2014 - 2015 : EHESS Paris

Master 2 en Sciences Sociales « Arts et Langages, Théorie et pratique du langage et des arts » : mention très bien

« Le bilan dans les écoles des Beaux-arts, Approche conversationnelle d’une situation d’évaluation »

2013 - 2014 : EHESS Paris

Auditeur libre

2006 - 2011 : Ecole des Beaux-Arts d’Angers

DNSEP Art/Média

DNAP Art : félicitation du jury

2005 - 2006 : LISAA (L’Institut Supérieur des Arts Appliqués) - Nantes

Programme d’un an de mise à niveau en arts appliqués (MANAA)

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr