|


	La sociologie pragmatique

La sociologie pragmatique

Cyril Lemieux
Paris,  La Découverte, Repères, 2018 , 128 p.

Plus de trente ans après sa naissance, il n’existait pas encore d’ouvrage d’introduction à la sociologie pragmatique. Le présent livre vient combler ce manque. Il expose les principes qui ont fondé cette « nouvelle » sociologie, au carrefour de l’interactionnisme américain et de la tradition sociologique française (Durkheim, le structuralisme, Bourdieu...). Il éclaire aussi la manière dont les concepts forgés par ce courant de recherche ont renouvelé les conceptions de l’action et de la société en les définissant d’abord comme des réalités conflictuelles. Décrivant les méthodes d’enquête mises en œuvre par les sociologues pragmatiques, il présente leurs apports à un grand nombre de champs de la recherche empirique. Enfin, revenant sur les débats que le développement de la sociologie pragmatique a alimentés, et qu’il continue de susciter, il indique les nouvelles directions que cette sociologie est aujourd’hui en train de prendre.

 

Table des matières

Introduction

I / Principes

Empirico‑conceptualisme - Réflexivité - Antiréductionnisme - Capacité - Internalisme - Anti‑essentialisme - Résistance - Symétrie - Pluralisme - Indétermination relative

II / Concepts

Une autre conception de la pratique: Épreuve - Régime - Dispositif - Une autre approche de la conflictualité: Forme « affaire » - Montée en généralité - Opérations critiques - Cité - Une autre vision de la société: Personne - Grammaire - Société

III / Méthodes

Regarder le monde social de plus près: À la racine des processus de politisation - Éloge de la «description mince» - Mieux comprendre/mieux se comprendre: Accroître l’effort de distanciation - Enquêter par collection de cas - Ne pas commencer par où l’on devrait finir : À l’articulation entre TTP et TTS : l’analyse grammaticale de l’action

IV / Champs de recherche

Le travail - L’économie - L’État - Les mouvements sociaux - L’environnement et les risques - La santé - L’art et la culture - Les médias

V / Débats

Inégalités sociales - Domination et violence - Non‑conscience - Relativisme - Anhistoricisme

Conclusion

Repères bibliographiques.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr