Membres | Doctorants

Nicolas Righi

Nicolas Righi
Doctorant Pôle Philosophie
Discipline : Philosophie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

100 rue de l'Arbre Sec
59500 DOUAI

nicolas.righi[at]ac-lille.fr

06-08-33-69-27

Professeur de philosophie dans l’Académie de Lille, je suis par ailleurs responsable, sous l’autorité de l’IA-IPR de philosophie de l’organisation du Plan Académique de Formation des professeurs de la discipline. J’ai également été pendant de nombreuses années co-organisateur de Citéphilo, manifestation d’expression publique de la philosophie, en tant que membre, administrateur, vice-président (2011-2015) de l’association Philolille qui organise cet événement annuel à Lille et dans sa région.

C’est dans ces cadres associatifs et professionnels que j’ai eu l’occasion de mettre en œuvre des stages et séminaires de formation, un colloque académique, ainsi que des rencontres publiques, présentations d’ouvrages, tables rondes consacrées à l’épistémologie de la connaissance historique et aux usages publics de l’histoire (accueillant François Hartog ou Patrick Boucheron, mais aussi Sylvain Venayre et Philippe Artières, Annette Becker et Henry Rousso, Pierre Nora, Jean-Noël Jeanneney ou Patrick Garcia… ).

La thèse que j’ai entreprise sous la direction de Bruno Karsenti prolonge ces rencontres et lectures comme elle prolonge des études universitaires suivies parallèlement en histoire (Maîtrise d’histoire antique sous la direction de Roland Delmaire) et en philosophie (DEA-Grade Master sous la direction de Pierre Macherey) à l’université de Lille 3.

Elle porte sur les enjeux épistémologiques et politiques de l’écriture de l’histoire en France durant les trente dernières années, cherchant à dégager, éventuellement à circonscrire, un moment ouvert par la publication des Lieux de mémoire dirigés par Pierre Nora et qui, peut-être, est en train de s’achever avec l’apparition de nouveaux objets, de nouvelles approches et de nouveaux problèmes (pour reprendre la déclinaison des trois volumes de Faire de l’histoire proposée par Jacques Le Goff et Pierre Nora en 1974). Pierre Nora, en faisant des rapports entre l’histoire et la mémoire une question centrale, a dans un même mouvement orchestré un certain renouveau de l’histoire contemporaine, esquissé le diagnostic d’un nouveau rapport au temps historique et réhabilité la nation comme objet central de l’investigation des historiens, ces derniers ayant d’une certaine manière vocation à dire le national. Situer ce moment exige à la fois qu’on revienne en amont sur la rupture clairement assumée qu’il a constituée avec la période des Annales et en aval sur les récentes reconfigurations que portent de nouvelles écritures faisant droit aux histoires « mondiales » ou « connectées ». Sans doute une partie considérable des tensions perceptibles aujourd’hui dans le champ de la recherche historique peut-elle trouver des éclairages précieux dans une mise en perspective avec ces trois précédentes décennies, ainsi les réflexions sur la conscience historique et plus précisément sur ce que François Hartog a qualifié de régimes d'historicité, de même le problème de la périodisation en histoire ou des potentialités narratives qu’offre l’histoire des possibles. Autant d’enjeux qui interrogent conjointement les horizons politiques et les conditions épistémologiques du travail des historiens aujourd’hui.

 

Publications antérieures :

 

"L'humanisme d'André Malraux", Le Philosophoire, 2004/2 (n° 23), p. 195-211. Consultable ici.

"L'héritage du fondateur ? L'histoire des mentalités dans l'École des « Annales »", Le Philosophoire, 2003/1 (n° 19), p. 155-174. Consultable ici.

"Un objet pour tous : la fête", Le Philosophoire, 2002/2 (n° 17), p. 149-169. Consultable ici.


EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr