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Édouard Gardella

Édouard Gardella
Chargé de recherche - Responsable du pôle sociologie
Discipline : Sociologie
Institution(s) de rattachement : CNRS
Centre(s) de rattachement : Pôle sociologie
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Champs de recherche:

Sociologie de la pauvreté, de la vulnérabilité et de la relation d'assistance ; sociologie de l'exclusion du logement ; sociologie de la production sociale du temps ; méthodes d'explication en sciences sociales

Coordonnées professionnelles

LIER-Fonds Yan Thomas

10 rue Monsieur le Prince

75006 Paris

edouard.gardella[at]ehess.fr

Page personnelle


Edouard Gardella est chargé de recherches au CNRS. Il s'est spécialisé en thèse sur la politique sociale destinée aux personnes sans abri en France appelée « urgence sociale ». Il a conduit ce travail dans une perspective interactionniste : il a analysé le fonctionnement quotidien de cette relation d’assistance dans une approche symétrique (en interrogeant les personnes sans-abri et en ethnographiant le travail des aidants, que ce soit les professionnels de terrain ou les administrateurs de l'Etat). Il a resitué ces pratiques dans la dynamique historique de transformations du problème public du sans-abrisme des années 1980 jusqu’à nos jours. Il propose à partir de ce travail le concept de chronopolitique, qui invite à suivre les processus par lesquels les épreuves de synchronisation entre dispositifs d'aide et attentes des personnes aidées deviennent (ou pas) enjeu de disputes publiques et de régulation politique.

Ses recherches actuelles portent essentiellement sur trois domaines :

- les pratiques d’habiter en situation d’exclusion du logement (espaces publics, hébergements institutionnels), avec une réflexion politique sur l'émergence éventuelle d'un droit à habiter ;

- la prise en charge de la vulnérabilité en prison, à partir du cas des nouveaux-nés et de leurs mères (programme Emergence(s) 2019-2022 "Mères et bébés en prison : développement de l'enfant, care, autonomie et droit") ;

- le temps de la relation d'aide : comment des durées, des rythmes, des horizons temporels ou des vitesses sont établis dans le traitement des individus jugés vulnérables ; comment ces dimensions temporelles font l'objet de confirmations, de critiques et de transformations (de la part des personnes jugées vulnérables, mais aussi des professionnels, des responsables hiérarchiques ou d'agents des pouvoirs publics).

Ces enquêtes, concernant plus largement le traitement institutionnel des individus jugés vulnérables, le conduisent à élaborer une sociologie de l'autonomie et de la production sociale du temps.

Il est responsable du Pôle Sociologie du LIER-Fonds Yan Thomas. Il assure cette année 2019-2020 le séminaire « Enquêtes sur le temps en sciences sociales » (avec Marc Bessin). Par ailleurs, il est membre du réseau de recherche « Aux frontières du sans-abrisme ».



Parmi les dernières publications

Articles

"Comprendre le refus d'hébergement d'urgence par les sans-abri", Métropolitiques.eu, 2019. Disponible en ligne.

« Le temps comme pratiques de synchronisation. Pour une sociologie constructiviste du temps », Divinatio, "Social Construction Modes", vol. 45-46, 2018, p. 47-65.

« Sociologie de la réflexivité dans la relation d'assistance. Le cas de l'urgence sociale », Sociologie du travail, vol. 59, n° 3, 2017. Disponible en ligne.

« Temporalités des services d’aide et des personnes sans-abri dans la relation d’urgence sociale : une étude du fractionnement social », Sociologie, vol. 7, n°3, 2016, p. 243-260 [URL: https://sociologie.revues.org/2779].

« Accompagner sans fin. Epreuves temporelles dans les hébergements sociaux de longue durée », SociologieS, dossier « Les épreuves de professionnalité dans le travail social » (dirigé par Bertrand Ravon et Pierre-André Vidal-Naquet), 2016. Disponible en ligne

« L’urgence comme chronopolitique. Le cas de l’hébergement des sans-abri », Temporalités, n°19, 2014. Disponible en ligne.


Ouvrages et rapports

Le sans-abrisme comme épreuves d’habiter. Caractériser statistiquement et expliquer qualitativement le non-recours aux hébergements sociaux, Observatoire du Samusocial de Paris, 2018 (avec A. Arnaud). Disponible en ligne.

Mal-logement, Mal-logés. Rapport annuel de l'ONPES, Paris, DREES-ONPES, 2018 (avec O. Echegu, sous la direction de M. Lelièvre et J-C. Driant). Disponible en ligne.

Les sciences sociales et le sans-abrisme. Recension bibliographique de langue française 1987-2012, Saint-Etienne, PUSE, 2013 (direction avec Katia Choppin, et en collaboration avec Pascale Pichon, Elodie Jouve et Marine Maurin).

L’urgence sociale en action. Ethnographie du Samusocial de Paris, Paris, La Découverte, 2011 (avec Daniel Cefaï).

L'engagement ethnographique, Paris, EHESS, 2010 (avec Daniel Cefaï, Paul Costey, Carole Gayet-Viaud, Philippe Gonzales, Erwan Le Mener et Cédric Terzi).


Comptes rendus de lecture et notes critiques

L'écho des savants. A propos de Hartmut Rosa, Résonance. Une sociologie de la relation au monde, La Découverte, 2018, La vie des idées, octobre 2019. Disponible en ligne.

A propos de Cédric Lomba, La Restructuration permanente de la condition ouvrière. De Cockerill à ArcelorMittal (Éditions du Croquant, 2018), dans Sociologie, 10 (1), 2019. Disponible en ligne.

A propos de Dominique Memmi, Gilles Raveneau & Emmanuel Taïeb, dir., Le social à l’épreuve du dégoût (Presses Universitaires de Rennes, 2016) dans Sociologie du travail, 61 (2), 2019. Disponible en ligne.

Le temps des autres. A propos de Thomas Hirsch, Le temps des sociétés. D’Emile Durkheim à Marc Bloch, EHESS, 2016, La vie des idées, décembre 2017. Disponible en ligne.

 

Diffusion de la recherche et textes d'intervention

« Prévenir et réparer les situations de sans-abrisme sédentarisé », entretien paru dans Lien social. Quinzomadaire indépendant d'actualité sociale, janvier 2020, p. 24.

«Recherches sur le sans-abrisme : politiques publiques, espaces publics, relations, citoyenneté », entretien pour la Mission Prospective de la Métropole de Lyon, décembre 2019. Disponible en ligne.

« Pour aider les sans-abri, il faut s'appuyer sur les liens qu'ils ont créés dans la rue », interview dans Libération, 04 décembre 2019. Disponible en ligne.

« Tribune. Fin de la trêve hivernale : "Le droit à habiter ne doit pas être pris pour un droit au logement au rabais" » (avec le Réseau de recherche « Aux frontières du sans-abrisme »), Le Monde du 12 avril 2019.

 

« SDF, quelle solidarité ? », in « Le Grand débat », Radio France internationale (RFI), émission animée par François Bernard (première diffusion le 8 février 2019). Disponible en ligne.

« Les migrants sont-ils mieux traités que les SDF ? », dans « Les Idées claires », France culture, émission animée par Nicolas Martin (première diffusion le 8 janvier 2019). Disponible en ligne.

« Tribune. "Cessons de nier les relations que les sans-abri nouent avec leur environnement social" », Le Monde du 19 mars 2018.

« Comment comprendre le non-recours aux hébergements sociaux de la part de personnes sans abri ? », in Atelier parisien d’urbanisme, Les personnes en situation de rue à Paris la nuit du 15-16 février 2018, p. 51. Consutable en ligne : https://www.apur.org/fr/nos-travaux/situation-rue-paris-nuit-15-16-fevrier-2018

« L’accompagnement des personnes en centres d’hébergement : l’enjeu de la temporalité et l’inconditionnalité de l’accueil », in Entre vulnérabilité et pouvoir d’agir : l’accompagnement des personnes dans le cadre du Dispositif National Ac.Sé, Cahiers de l’AcSé, 2018, p. 4-8. Consultable en ligne : http://www.acse-alc.org/fr/publications/les-cahiers-d-ac-se





EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr