Membres | Doctorants

Fanny Charrasse

Charrasse
Doctorante Pôle sociologie
Discipline : Sociologie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Coordonnées professionnelles

École des Hautes Études en Sciences Sociales
Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités - Fonds Yan-Thomas
10, Rue Monsieur Le Prince
75006, Paris

fannycharrasse[at]hotmail.fr

Champs de recherche

Chamanisme - Magnétisme - Légitimité - Patrimoine - Science studies - Sociologie de la modernité - Sociologie des professions - Méthode ethnographique - Méthode sociohistorique - Comparatisme.

 

Présentation de la thèse

Le chamanisme et le magnétisme ont peu de chose en commun si ce n’est le fait d’avoir été longtemps réprimés par les pouvoirs publics – respectivement péruviens et français – avant de faire l’objet, depuis quelques décennies, d’une bienveillance et d’un intérêt nouveau de la part de certains acteurs institutionnels. Pour expliquer ce changement d’attitude, ma thèse, réalisée sous la direction de Cyril Lemieux, repose sur une méthode pragmatique combinant dimensions ethnographique et sociohistorique. Elle s’intéresse à l’immense travail social, souvent laissé dans l’ombre, qui a été fourni, par les chamanes de Túcume (côte nord-péruvienne) et par les magnétiseurs de Paris afin de conformer leurs pratiques aux attentes des institutions étatiques et des pouvoirs publics. Soit : organisation professionnelle de ces acteurs, transformation de leur pratique pour la faire correspondre aux exigences d’une nouvelle clientèle, alliance avec des conservateurs de musée et des acteurs du tourisme local pour les chamanes, avec des médecins et du personnel hospitalier pour les magnétiseurs, démarches auprès des ministères de la Culture et du Tourisme, dans un cas, de la Santé, dans l’autre.

Pour mener à bien cette recherche, j’ai enquêté un an sur chacun des deux terrains, à Túcume et Paris, réalisé une trentaine d’entretiens avec des chamanes et autant avec des magnétiseurs. J’ai également suivi l’association des chamanes à Túcume et celle des magnétiseurs à Paris dans leurs démarches pour la reconnaissance de leurs pratiques, et assisté, à titre d’observatrice-participante, à trente cérémonies chamaniques et soixante séances magnétiques. Enfin, j’ai réalisé des entretiens avec les membres des institutions chargées de l’encadrement – répression ou reconnaissance – de ces pratiques. La seconde partie de mon enquête repose sur les archives obtenues auprès des associations de magnétisme et de chamanisme et du tribunal pénal de Chiclayo (capitale du Lambayeque). Il s’agit de lettres, d’articles de journaux, d’actes de procès, de procès-verbaux et de comptes rendus de réunion.

Doctorante contractuelle, bourse doctorale de l’EHESS (2015-2018)



Parmi les dernières publications

Charrasse Fanny, « La guerre des médecines. Quand le croire se retrouve au cœur d'une crise institutionnelle », InAnalysis, vol. 3, n°3, 2019, p. 308-315.

Charrasse Fanny, « Le travail de l'énergie. Une enquête sur les magnétiseurs en région parisienne», L'Homme. Revue française d’anthropologie, n°230, 2019, p. 41-70.

Charrasse Fanny, « Modernes parce que traditionnels ? La légitimation du magnétisme en France et du chamanisme au Pérou », Politix. Revue des sciences sociales du politique, 31, n°123, 2018, p.87-113.

Charrasse Fanny, « Chamanismo»,  InterAmericanWiki, 2019. Disponible en ligne: ici.

 

Enseignements

2019-20 Université Paris-Est Marne-la-Vallée, vacataire (CM), cours d’Ethnologie

2017-18 Henri IV, CPES, PSL, monitrice (TD), « atelier de lecture sociologique »

2017-18 École Normale Sociale, chargée de cours (CM), « synthèse de dossier ».

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

Si vous souhaitez recevoir les informations relatives aux activités du LIER-FYT et de ses membres, nous vous invitons à vous inscrire sur notre liste de diffusion en envoyant un message à l'adresse:
lier-fyt_info-request[at]ehess.fr