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Pierre-Henri Castel

Castel
Directeur de recherche
Discipline : Philosophie
Institution(s) de rattachement : CNRS
Centre(s) de rattachement : Pôle philosophie
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Champs de recherche

Histoire et épistémologie de la psychiatrie, des neurosciences, de la psychanalyse. Philosophie de l'esprit et philosophie morale. Philosophie des sciences sociales.

Coordonnées professionnelles

École des Hautes Études en Sciences Sociales
Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités
10, Rue Monsieur Le Prince
75006, Paris

pierrehenri.castel[at]free.fr

Page personnelle

Né en 1963, Pierre-Henri Castel a d'abord été rattaché à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences (CNRS, université Paris I), puis au Centre d'études santé mentale et société (CNRS, université Paris Descartes), qu'il a dirigé en 2010 jusqu'à sa fusion avec le Centre d'études médecine, sciences, santé, santé mentale et société (CNRS, université Paris Descartes, EHESS). Il a rejoint le LIER en 2015.

Ses travaux ont d'abord porté sur la constitution de ce qu'on pourrait appeler une « philosophie psychopathologique », à entendre au double sens d'une philosophie qui s'intéresse aux différentes psychopathologies pour élucider certains caractères de l'esprit humain, et d'une épistémologie (historique) des différentes théories psychologiques qui ont pour objet des maladies mentales. Il s'est intéressé dans cet esprit à l'hystérie, au transsexualisme, à la schizophrénie, à la dépression, aux troubles obsessionnels et compulsifs. Il s'est penché ensuite sur l'articulation entre la psychopathologie et l'anthropologie culturelle et sociale d'un point de vue historique, en travaillant sur la genèse et les transformations de l'intériorité coupable et de la conscience morale, en produisant une histoire des obsessions et des sentiments de contrainte intérieure en Occident. Il travaille en ce moment à une réflexion sur le mal et la perversion, à la charnière de l'épistémologie de la psychopathologie et de la philosophie morale. Il travaille depuis de nombreuses années à l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard dans un service fermé pour adultes.

 

Publications 

1. Introduction à « L'interprétation du rêve » de Freud. Une philosophie de l'esprit inconscient, PUF, Paris, 1998.

2. La Querelle de l'hystérie, PUF, Paris, 1998. Prix de la semaine européenne de la philosophie à Lille.

3. La Métamorphose impensable : Essai sur le transsexualisme et l’identité personnelle, Gallimard, Paris, 2003.

4. A quoi résiste la psychanalyse ? PUF, Paris, 2006. Prix Dagnan-Bouveret 2007 de l’Académie des sciences morales et politiques.

5. L’esprit malade : Cerveaux, folies, individus, Ithaque, Paris, 2009.

6. Traduction française du livre de Louis A. Sass, The Paradoxes of Delusion: Schreber, Wittgenstein, and the Schizophrenic Mind, Rutgers University Press, 1994: Les Paradoxes du délire: Schreber, Wittgenstein et l’esprit schizophrénique, Ithaque, Paris, 2010.

7. Âmes scrupuleuses, vies d’angoisse, tristes obsédés : Obsessions et contrainte intérieure de l’Antiquité à Freud (vol.1), Paris, Ithaque, 2011.

8. La Fin des coupables, suivi de Le Cas Paramord : Obsessions et contrainte intérieure de la psychanalyse aux neurosciences (vol.2), Paris, Ithaque, 2012.

9. Pervers, analyse d'un concept, suivi de Sade à Rome, Paris, Ithaque, 2014.

10. Le Cas Paramord. Obsession et contrainte psychique, aujourd'hui, suivi de "Une hirondelle ne fait pas le printemps", Paris, Ithaque, 2016, 163p.

11  Le Mal qui vient. Essai hâtif sur la fin des temps. Paris, Editions du Cerf, 2018, 127 p.

 

Articles et chapitres

"Quelques clarifiications et des éléments de réponse aux commentaires de Liviu Poenaru, Guenaël Visentini et Michel Tort", InAnalysis, 2-3, 2018, 281-284.

« Prolégomènes au cas Fairchilde », La Clinique lacanienne, 2, 2017, 35-52.

« Guilty cognitions, faulty brains. Obsessive-compulsive disorders in the age of the condition-of-autonomy », in A. Gessert, ed., Obsessional Neurosis : Lacanian Perspectives, Routledge, Londres & New York, 2018, 1-33.

« Le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt », Revue française de psychanalyse, « Lacan aujourd'hui », LXXXII (4), 2018, p. 865-875.

« Psychanalyse et épistémologie : comment s'extraire de l'impasse actuelle ? », InAnalysis, 2 (2), 2018, p. 100-105.

 

 

Entretien

« Le Bien qui vient aura des crocs et des griffes », réalisé par Sylvain Bourmeau, Critique, 860-861, « Vivre dans un monde abîmé », 2018, 182-190.

 

Page personnelle : http://pierrehenri.castel.free.fr

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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