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Vincent Mussat

Vincent Mussat
Doctorant Pôle Philosophie
Discipline : Philosophie
Institution(s) de rattachement : EHESS
Laboratoire(s) de rattachement : LIER-FYT

Champs de recherche

Philosophie, théorie psychanalytique, structuralisme, théorie du symbolique

Coordonnées professionnelles

École des Hautes Études en Sciences Sociales
Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités
10, Rue Monsieur Le Prince
75006, Paris

vincent.mussat[at]gmail.com

Agrégé de philosophie, enseigne au lycée Paul Claudel de Laon et assure une charge de cours à l'université d'Amiens (UPJV).
Après des travaux de Master I et II sur la problématique de la systématicité dans la philosophie kantienne, sa recherche de doctorat, entreprise sous la direction de Bruno Karsenti, se concentre sur l'œuvre du philosophe Edmond Ortigues (1917-2005). Elle trouve son point de départ dans ce qui se caractérise aujourd'hui comme une fissuration du symbolique, dont les manifestations sont diverses. Son travail propose de les interpréter en prenant pour opérateur central le concept d'immédiat et en s'inspirant du récent travail de P.-H. Castel sur la dynamique - notamment moderne - de l'autocontrainte. La psychanalyse freudienne de la névrose obsessionnelle fournit ainsi le tableau clinique d'un malaise dans le symbolique qui trouve à se réfléchir à partir de cet opérateur, et fait de celui-ci, en premier lieu, le nom d'un symptôme. Mais c'est aussi un usage fréquent et équivoque des neurosciences dans une visée thérapeutique qui fait appel aux schèmes de l'immédiateté, dès lors que la dimension sociale de la personnalité est reconduite aux mécanismes cérébraux comme à sa condition.
C'est depuis l'écart problématique de ce double immédiat - un immédiat-symptôme et un immédiat-condition - que cette recherche interroge l'œuvre d'Edmond Ortigues, particulièrement apte à instruire le problème ainsi posé, puisqu'elle part d'une thèse forte sur le langage entendu comme discours, à savoir comme médiateur, contre toute séduction d'un rapport immédiat au réel, toujours empreint d'un faux réalisme. L'ambition de sortir des modernes "philosophies de la conscience" au profit d'une refonte de la "philosophie du discours", à l'aune de la linguistique saussurienne autant que guillaumienne, fait dès lors de l'intervention d'Ortigues un lieu déterminant où interroger les métamorphoses du symbolique.
Ce travail s'attache ainsi à explorer l'originalité de cette philosophie dans la perspective anthropologique qui est la sienne, laquelle assume que c'est toujours au sein des différents régimes de signes, de marques ou de symptômes que s'atteste l'esprit comme perpétuelle quête de soi, que ce soit dans les champ de la psychologie, du droit ou de la religion.

EHESS
CNRS

 

Motion du LIER-FYT concernant le projet de loi sur les retraites et la LPPR

 

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant·e·s du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT, EHESS-CNRS, FRE 2024), réuni·e·s en Assemblée générale le 21 janvier 2020, et ses doctorant·e·s, réuni·e·s (via un vote électronique les 22 et 23 janvier 2020), déclarent leur opposition au projet de loi sur les retraites, aux orientations qui prévalent dans la préparation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et aux décrets d’application de la loi de transformation de la fonction publique.

Ces prétendues réformes qui poussent plus loin encore le démantèlement de l’État social, la dislocation du service public et la mise au pas de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui plongent un peu plus les jeunes dans la précarité, aggravent les inégalités de statut et de condition et vouent un plus grand nombre d’ancien·ne·s à vivre dans le besoin, nous touchent, nous qui pratiquons les sciences sociales, à un point névralgique. Car les institutions de l’État social et du service public et les sciences sociales sont inextricablement liées : elles résultent d’une même transformation historique qui, à travers des crises et des luttes sociales, a conduit dans nos sociétés à toujours davantage d’intégration et de solidarité. La protection sociale et l’existence d’un secteur public ont progressivement exprimé et réalisé cette tendance sur le plan de l’organisation sociale, tandis que les sciences sociales contribuent à en renforcer les effets dans la conscience collective en même temps qu’elles en mesurent les limites et aident à les surmonter. Cette transformation est loin d’être achevée. Elle se heurte, avec notamment la crise écologique, à des défis considérables qui rendent les sciences sociales plus nécessaires que jamais. Inscrire les réformes en cours dans l’histoire longue de nos sociétés les révèle ainsi dans ce qu’elles sont : des régressions. Dans l’immédiat, il est indispensable que nous y opposions notre refus. Mais au-delà de cette mobilisation nécessaire, nous affirmons notre détermination à continuer notre métier, celui des sciences sociales, dans le cadre du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Nous refusons de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une ingénierie gestionnaire destinée à asservir la vie sociale aux logiques de marché plutôt que d’y favoriser l’épanouissement du bien commun.

Pour ces raisons,

1) Nous appelons chacun·e à soutenir les mobilisations contre la réforme des retraites et contre la transformation de la fonction publique et de l’enseignement supérieur et de la recherche, à participer aux assemblées générales et aux journées d’action interprofessionnelle et à faire preuve de solidarité, notamment en contribuant aux caisses de grève, avec les secteurs professionnels qui portent actuellement l’essentiel de l’effort de mobilisation.

2) Nous demandons aux institutions d’enseignement supérieur dans lesquelles nous exerçons de mettre en place des règles claires qui permettent aux étudiant·e·s de s’engager, sans être pénalisé·e·s, dans le mouvement qui a pour enjeu leur avenir. (Ces règles doivent, à notre sens, prendre la forme d’un réaménagement des modalités et des temps d’enseignement et d’apprentissage plutôt que de procédures de validation automatique des compétences et savoirs acquis.

3) Nous réclamons que le gouvernement sursoie au projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche et organise une concertation digne de ce nom, afin de définir collectivement les conditions d’une véritable refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’en déterminer le calendrier et les moyens, dans le respect des qualifications et des vocations de ceux qui y consacrent toute leur énergie et en tenant compte de la diversité des besoins sociaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (voir ici).

Motion adoptée par l’Assemblée générale du LIER-FYT le 21 janvier 2020 par 20 votes favorables et 2 abstentions, et par l’Assemblée générale des doctorant·e·s du LIER-FYT (via un vote électronique) le 22 et 23 janvier 2020 par 32 votes favorables (aucune abstention, ni vote défavorable).


 

LIER-FYT
Laboratoire interdisciplinaire
d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas
Directeur: Cyril Lemieux
Directrice adjointe : Julia Christ
A629 - 54 Boulevard Raspail 75006 Paris

Tel : 33 (0) 1 49 54 20 61
Prtncipaux contacts : voir ici

 

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lier-fyt_info-request[at]ehess.fr